Un film né des cendres d’un projet.
Comme pour un grand nombre de spectateur, l’idée de voir un Death note produit

par Netflix me faisait peur, bien que le projet à ses débuts était assez séduisant, les agitations avaient laissées planer l’hypothèse d’une réalisation par Gus Van Sant, mais comme beaucoup de projet, les choses parfois ne vont pas dans le bon sens et se stoppent. Le saviez-vous, Tim Burton avait longtemps travaillé sur un superman et un spiderman sans jamais aller jusqu’au bout. Bien que son projet sur l’Homme d’acier avec en vedette Nicolas Cage se soit terminé au placard, on a ici une fois de plus un projet avorté. Dans cette longue liste de projets mort-nés on peut citer Dracula Year Zero entre fresques historiques et film réaliste développé initialement par le réalisateur clipeur du tout premier The Crow, finalement le projet fut mis de côté pour au final débouché sur le Dracula Untold, un surf sur le style entre seigneur des anneaux et Underworld, repoussant ainsi à plus tard le reboot de THE CROW pour la simple et bonne raison que l’acteur qui campait dans le costume du seigneur de la guerre ne pouvait pas être à la fois Dracula et Eric Draven.
Pas si mauvais que ça
Le film en soit n’est pas mauvais, il prend parti de choisir les états-unis comme décor et nous montre cependant un peu du Japon. Le récit est condensé pour tenir dans 1h40 de film et plusieurs éléments sont supprimés pour permettre une lecture plus claire de l’oeuvre. Si pour beaucoup le choix du casting pose problème, il a cependant son charme. Nous ne sommes pas dans un film sombre mais un teen movie comme on peut clairement le voir sur la CW ou encore MTV.
Dans les méandres du récit filmique, on reconnait un choix volontaire de ne pas rendre diabolique le personnage, il doit avoir des remords et chercher à ne pas continuer sa quête de vengeance. Dans le manga, le personnage est à la limite de la sociopathie alors que dans ce film, nous avons un ado en crise existentielle qui cherche à attirer l’attention de la fille du lycée et par la même occasion venger la mort de sa mère. On a donc dans ce film l’éternel réminiscence du code Hays; qui pourtant n’est plus appliqué depuis 1966, mais qui a laissé un impact sur la création américaine. Vous avez surement remarqué qu’il n’y a pratiquement jamais de personnage méchant juste pour être méchant, ils ont tous une raison. Dans Breaking Bad c’est sauver sa famille, dans Vampire Diaries Damon est simplement blessé, dans Dexter le sociopathe joue a cache cache avec ses pulsions et finit même par aimer des femmes à sa manière. Vous l’aurez compris qui dit adaptation dit simplification de l’histoire mais aussi transposition des mœurs et des codes culturels.

Ce que personne n’ose dire c’est qu’au final ce film se regarde, il est mieux que la version japonaise sortie quelques années plus tôt qui était un peu plus fidèle au manga, mais qui respectait trop les codes du drama japonais (ce qui est normal, destiné principalement au public japonais), mais il permet d’avoir une nouvelle lecture de l’oeuvre avec un Ryuk plus libre de ses mouvements et incontrôlable.