PETITES, Pili Groyne se révèle

Un film troublant et poignant. Suivre ces personnages dans ces quelques mois de leur vie. Ces quelques mois suivis d’un moment de décision qui aura un impact sur le restant d’une vie.

Tout est bon, tout est beau dans ce film : la réalisation, la photographie et la direction des acteurs et des actrices.

Dévoiler le parcours de Camille 16 ans : comment elle va devoir se détacher de sa mère pour prendre les bonnes décisions par elle-même, montrer la construction de ce cheminement est intéressant. De plus, la réalisatrice Julie Lerat-Gersant arrive à grimer ses deux actrices pour leur donner un vrai air de ressemblance. Pili Groyne qui incarne Camille ressemble à s’y méprendre dans certaines séquences à VICTOIRE DU BOIS qui incarne la mère.

Pili Groyne est vraiment la découverte de ce film. Elle se révèle pleinement et arrive à donner toute la profondeur au rôle. Ici, elle alterne énervement, colère, peine et douleur. Camille n’est pas une mauvaise adolescente, mais juste quelqu’un de perdu, car sa mère n’a jamais eu une réelle attitude de mère. Elle n’est pas un pilier, elle est plutôt une adolescente attardée qui ne cherche pas à prendre en mains ses responsabilités. Cette fille qui a un sentiment d’insécurité va vivre dans l’extrême, dans la recherche des limites. Mais quand la vie d’un enfant rentre dans la balance, il faut savoir faire des choix et connaître les limites des choses. On a beaucoup pensé au film Pupille avec ce fameux capital où la mère doit voir l’enfant et lui faire ses adieux. C’est important pour la construction future de l’enfant et éviter des troubles de l’attachement causés par un sentiment d’abandon.

Un film bouleversant et touchant à la fois à voir au cinéma.