L’avantage du cinéma est de pouvoir jouer avec les genres, passer d’un genre cinématographique à un autre sans devoir faire trop d’effort C’est cette liberté qu’affectionne Denis Imbert, réalisateur du film Mystère.

Ce besoin de retour à la Nature, au grand air était nécessaire et par le passé il avait déjà prouvé que les grands espaces ne lui font pas peur lorsqu’il était premier assistant réalisateur sur Loup (2009, Nicolas Vanier).

Ce film permet de découvrir Vincent Elbaz dans un autre registre plus touchant, endossant une figure paternelle et de veuf écorché vif. Il surprend par sa manière de créer une complicité franche avec la jeune actrice Sky Alexis.

Le découpage du film est intelligent et permet peu à peu au spectateur de se hisser entre deux camps : celui des protecteurs des animaux réintroduits dans la région et celui des agriculteurs et éleveurs qui ne supportent plus les dégâts causés par ces canidés affamés.

Peu à peu, on se pose la question : qui est le plus dangereux entre le Loup et l’Homme ? Cette question le réalisateur n’y répond pas, mais suggère énormément de choses. Si les animaux sont trop imprégnés ils s’affaiblissent et se dénaturent, mais lorsqu’ils sont en meute produisent des dégâts sur les élevages. Que faire ? Il n’y a pas de vraie réponse, il n’y a pas de solution concrète et chaque espèce a le droit de vie.

Nous sommes un peu loin de l’amitié développée dans Le Loup et le lion. Malgré tout, nous regardons avec douceur les tribulations de cette jeune orpheline, qui cherche à protéger envers et contre tous ce jeune orphelin, un cadeau de la nature. Comment s’appelle-t-il, on l’ignore, c’est un mystère, il est mystère.

Sortie 15 décembre 2021