Pinocchio de GUILLERMO DEL TORO :

Une version sombre et touchante du conte Pinocchio, où l’Histoire à une par très importante. Guillermo Del Toro propose dès le 9 décembre sa version du célèbre conte créé par Carlo Collodi en 1881.

Le film est beau, avec une animation sensible, qui rend les personnages attachants. On a un petit air burtonnien où la musique tient une place importante, tout comme la relecture des classiques avec un regard adulte et troublant. Les réalisateurs proposent un film avec un esprit des comédies musicales des années 40. Et comme pour rappeler le pantin de bois, le compositeur ne va utiliser que des instruments de la famille des bois.

Guilaume Del Toro écrit des contes dans un contexte historique fort, le fascisme.

Cette version de Pinocchio disponible sur Netflix est sombre et ancrée dans l’Histoire. Un film dans lequel l’imaginaire perd pied, où l’Histoire envahie le récit avec la violence de cette période de guerre où l’Italie est sous le joug du fascisme.

Durant tout le film, le réalisateur essaie montrer comment éviter de sombrer dans ce totalitarisme, cet obscurantisme.
Cependant, il y a une part de magie ! Même si la fée bleue n’existe pas, ce sont les esprits des anciens qui apportent de la magie, ils sont tous gouvernés par la gardienne des petites choses et des peines perdues.
Cette relecture est un peu plus complexe, Pinocchio ne doit pas simplement mériter de devenir un vrai petit garçon, mais apprendre le prix de la mortalité. Dans les différentes autres versions, il devient un véritable petit garçon de chair, ici, ce n’est pas le cas. Il va néanmoins gagner le droit d’être un être à part entière et c’est peut-être ça le plus important.

Comme pour Pygmalion, son père va voir sa création prendre vie. Il veut un fils de substitution qui se comporterait comme son fils, même si Pinocchio doit apprendre à être un bon fils, son père doit apprendre à faire le deuil de son fils et aimer cet être comme un être à part.

Si Pinocchio souligne l’importance de la droiture et d’être quelqu’un de bien en suivant sa conscience, il y a en fond une forme de mélodie qui marque l’importance de faire obéissance à l’autorité. Avec comme fond et comme slogan : « Croire, obéir, combattre ».

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