Le défi de noël

Sur le déclin, Ashley se retrouve revendu à un club de foot étranger. Le transfert doit avoir lieu avant la fin de la période de Noël.

Avec un rythme très lent avec peu de musique et des dialogues qui ne semblent pas toujours naturels, Florian Hessique livre un film de Noël où l’on cherche la magie pendant plusieurs grosses minutes. Mais peu à peu, comme lors d’une rémission d’une longue dépression, les couleurs reprennent le dessus et la magie de noël agit.

Le défi de Noël, un film sur la reconnexion à soi :

Ashley interprétée par Aurore Planas n’a pas un rôle simple. Le début du film la rend un peu antipathique, seule, perdue dans la dépression. Elle rencontre un vieux qui aborde la vie avec une certaine philosophie. D’abord, elle lui demande s’il est curé, il répond que non et lui conseille de chercher un nouveau départ pour voir de plus près la vie.

Son manager tente de lui sauver la mise en lui proposant de se rendre dans un lieu isolé en Haute-Savoie, qui devrait changer son regard sur le monde et aussi l’aider à aller mieux. Elle arrive alors dans un village étrange où rien ne semblent être connecté à notre société. Ce cadeau que le manager lui fait, est un peu la tentative de la dernière chance.

La rencontre avec Hugo, le regard du spectateur change avec celui d’Ashley:

Hugo habite un chalet perdu dans la nature, un petit coin décoré comme sur les cartes de Noël. Pour découvrir ce lieu, il faut le mériter et Ashley va devoir faire des efforts et mettre les mains à la pâte.
Ashley regarde dubitativement cet homme vivant seul et sans ami, excepté ses animaux qu’il soigne quotidiennement.

Le lieu de rémission est étrange, car Hugo est très sec, peu loquace. Tandis que ce lieu malgré sans la technologique est accueillant. Ashley est à la fois émerveillée et surprise. Ses certitudes s’effondrent peu à peu et elle réalise qu’elle vit dans un monde aveugle, « Ce n’est pas parce qu’on ne voit pas les choses qu’elles n’existent pas ». Tout repose sur cette reprise de contact avec le réel et cesser de chercher des raisons dans les choses.

Notre avis : Un film en demi-teinte, à l’image de la vie

La force du réalisateur est de réussir à changer peu à peu notre point de vue sur Ashley. Le début du film est très austère et ne donne pas vraiment envie de continuer le chemin. Il y a en quelque sorte trop peu de joie et d’élément qui entourent le personnage qui donne envie d’aller plus loin.

Puis progressivement, on va nous emporter dans le passé de ce fameux Hugo et tout s’explique, on comprend le but du manager à forcer cette rencontre entre Ashley et lui.

Ashley et Hugo ne sont pas si différents, si on apprend à ouvrir les yeux et à observer le monde, on peut découvrir que les choses ne sont pas aussi cartésiennes et encore moins manichéennes. Il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas toujours de raison rationnelle aux choses et il ne faut pas avoir peur de laisser entrer un peu de magie dans nos vies !

Le choix de Noël permet juste de souligner les difficultés à traverser des périodes de fêtes lorsque l’on a perdu quelqu’un. En soi, ce film de Noël n’a pas forcément tous les ingrédients du film de Noël à l’américaine, mais se regarde malgré tout pour ses deux héros.

Musique du film «Oh Holly Night» Snowflake