Présenté dans la section Focus du FFCP 2022, The Housemaid raconte l’histoire de Euny, une jeune femme engagée comme aide-gouvernante dans une riche maison bourgeoise. Le mari, Hoon, la prend pour maîtresse. La vie de toute la maison va alors basculer.
Nous avons été séduits par la manière de filmer du réalisateur, il arrive à placer le spectateur dans une position de voyeur, nous sommes là à regarder chacun des moments de cette famille. Contrairement à certains films dans lesquels nous sommes gênés de voir de la nudité (ou du sexe), le réalisateur arrive à créer une forme d’attachement avec chacun des personnages, même les plus sournois. De même, il souligne les choses d’une manière fine et juste, avec une bonne dose d’humour noir, afin de permettre de garder en sympathie la jeune Euny.

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Le réalisateur était présent et a parlé du film, de comment il est arrivé sur le projet. Le scénario avait été entièrement été remanié car Im Sang-Soo ne voulait pas faire un simple film de commande, mais être auteur à part entière. Il voulait que ce Remake contemporain du film Ki-young Kim sorti en 1960 puisse voir une réactualisation du récit. Même si la condition de vie des domestiques en Corée semble s’améliorer, on perçoit malgré tout une grande cruauté dans la manière de vivre de cette nouvelle bourgeoisie.
Le fait de ré-écrire et de mettre de côté la première version du scénario écrit par une star nationale a causé beucoup de bruit en Corée. D’ailleurs, le style cinématographique d’Im Sang-Soo diffère énormément de celui de Hanyo sorti en 1960. selon Im Sang-Soo ce film appartient à l’Histoire, et à l’histoire de chaque spectateur sud-coréen. En effet, un peu comme dans le remake non officiel Parasite (2019, Bong Joon Ho), ces films permettent de dévoiler comment la société coréenne et ces riches vivent dans un cocon. Ils se sentent au dessus de tout. De plus, le réalisateur cherche à souligner la violence envers les femmes de la part des hommes coréens, japonais ou encore arabes. Ils ont comme mal vécu le cataclysme social que le monde a subi après la seconde guerre mondiale, « Il est grand temps pour les Japonais, les Coréens, les Chinois ou les Arabes de se débarrasser de ces complexes ».