Un film magnifique sur l’amour, et l’apprentissage de l’amour de soi.
Souvent nous pensons avoir besoin de quelqu’un, car l’image qu’il nous donne de nous même semble être la meilleure qu’il soit. Nous sommes souvent dans des relations de dominant-dominé, mais cela nous fige dans un état, une façon de penser. Finalement, apprendre à s’aimer pour nous-même reste la vraie marque maturité et d’indépendance. Ce chemin est un apprentissage à long terme il faut apprendre pour cela à s’accepter pour ce qu’on est, pour nos erreurs et surtout nos faiblesses.
L’Être et l’Avoir

Les paysages sont magnifiques et nous emmènent à la confrontation de l’Être et l’Avoir:
Il y a l’Être, nous sommes des êtres avec des besoins et nous vivons notre vie selon un ensemble de règles et de désir. Il y a l’Avoir, lui réside dans l’attirance pour une chose, qu’elle soit bonne ou mauvaise, qu’importe, nous désirons l’avoir.
Dans cette comédie romantique, l’appréhension de la solitude va aider l’héroïne à grandir. Cette expérience va dévoiler ses besoins nécessaires à une stabilité émotionnelle. Elle a besoin d’être comprise, de partager et de parler. La solitude n’est plus aussi oppressante quand elle est partagée avec un compagnon de route.
L’âne devient en quelque sorte l’objet transitionnel d’Antoinette; il lui permet de se détacher progressivement de son amant. Ces instants d’échanges avec lui vont progressivement l’amener à accepter que toutes ces relations sont nocives et vouées à l’échec. Cet âne joue le rôle de révélateur en la libérant de ses comportements de dépendance. Seule sur la route, elle crée une relation sans tabou et développe une réelle complicité avec lui.
L’âne n’a pas besoin de séduction, il veut une relation basée sur la sincérité, il faut l’apprivoiser si nous voulons lier une véritable relation fusionnelle.
L’action un moyen de survie

Antoinette a la bougeotte, elle est toujours en action. Nous avons l’impression qu’elle comble une peur d’être oubliée par cette action perpétuelle. C’est un moyen de survie qui lui permet de ne pas mourir. La réalisatrice explique en interview que ce mouvement est un héritage de sa jeunesse, «La marche nous permet de faire l’expérience de la liberté et de la
nature. Elle nous apaise, elle nous grandit.».
Ce film sur l’amour, nous a fait penser à celui de Frédéric Beigbeder, L’amour dure 3 ans. À travers le personnage Marc Marronnier l’auteur explique que la marche à un côté libérateur de la pensé, il lui permet de mieux penser. «Je pense à toi tout le temps. Je pense à toi le matin, en marchant dans le froid. Je fais exprès de marcher lentement pour pouvoir penser à toi plus longtemps. Je pense à toi le soir, quand tu me manques au milieu des fêtes, où je me saoule pour penser à autre chose qu’à toi, avec l’effet contraire.»
Cette action gratuite de la marche permet de se reconnecter, de ressentir son corps dans l’espace. La réalisatrice montre les côtés bénéfiques de l’isolement et de la marche « Parcourir des centaines de kilomètres en marchant est une expérience que tout le monde devrait faire.
C’est aussi cela que le film essaie de donner à voir et à ressentir.».
Antoinette dans les Cévennes, Sortie :16 septembre 2020 / Durée 1h 35min / Une Comédie et Romance de Caroline Vignal. Avec Laure Calamy, Benjamin Lavernhe, Olivia Côte
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