Des femmes d’une communauté religieuse isolée luttent en 2010 pour réconcilier leur foi et leur réalité quotidienne.

D’après le roman de Miriam Toews.
Ce huis-clos dévoile le quotidien de ces femmes où après une série de viol devront remettre en question toute leur existence. Il est difficile de concilier la foi et le quotidien. Vivre dans la peur perpétuelle où on nous enseigne que le paradis n’est accessible qu’en étant marié. Ces mêmes hommes ont accès à l’écriture, la lecture et l’éducation tandis que les femmes n’ont rien et sont soumises à leur époux.
L’intrigue fait suite à une série de viols. D’abord, on va expliquer que c’étaient des démons ou des hallucinations, mais peu à peu les femmes sont de plus en plus nombreuses à subir ces sévices sexuels et certaines tombent enceintes avant même la majorité. On découvre les coupables, mais au lieu de les punir, on impose aux victimes de pardonner ces coupables pour le bien de la communauté.
Les communautés et le silence
Les victimes de viol au sein d’une communauté religieuse telle que les mormons peuvent faire face à des défis spécifiques en raison de la culture de la communauté. Dans certains cercles mormons (à titre d’exemple), la pression pour maintenir une image de perfection peut conduire à minimiser ou à nier les abus sexuels. Les victimes peuvent également avoir peur de dénoncer leur agresseur, car cela pourrait causer des tensions dans leur communauté ou leur famille, ou entraîner une stigmatisation ou une exclusion sociale. De plus, la culture mormone peut parfois mettre l’accent sur le pardon et la réconciliation, ce qui peut laisser peu de place à la justice pour les victimes d’abus sexuels. Tout cela peut rendre difficile pour les victimes de viol de trouver du soutien et de se faire entendre au sein de leur communauté.
Dans de nombreuses communautés religieuses, les hommes occupent des positions de pouvoir et les femmes sont souvent soumises à une hiérarchie patriarcale. Cette domination masculine peut se traduire par des attitudes régressives à l’égard des droits des femmes, notamment en matière de reproduction, de sexualité et d’égalité des chances. Les femmes peuvent être découragées de poursuivre une carrière professionnelle, de diriger des cérémonies religieuses ou de prendre des décisions importantes au sein de leur communauté. De plus, certaines religions peuvent promouvoir des normes de genre strictes, ce qui peut limiter la liberté d’expression et la capacité des femmes à vivre selon leurs propres termes. Tout cela peut contribuer à une culture d’oppression des femmes au sein de certaines communautés religieuses, ce qui rend difficile pour les femmes de s’affirmer et de faire valoir leurs droits.

Ce film a un intérêt de montrer les dangers d’une religion coupée de tout, quand cette même religion dicte les règles de la cité. Mais le huis clos est pesant et long. On a l’impression qu’il n’y a aucune avancée et la fuite hélas devient la seule solution pour ces victimes. Nous sommes cependant heureux de revoir Rooney Mara qui incarne Ona, l’une des femmes de la communauté.
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8 mars 2023 en salle / 1h 45min / Drame
De Sarah Polley
Par Miriam Toews, Sarah Polley
Avec Rooney Mara, Claire Foy, Jessie Buckley