Japan Expo 2022 : Yuji KAIDA : Kaiju, mecha et super-héros



Il est le créateur des illustrations des créatures les plus terrifiantes. C’est par son coup de crayons que Godzilla a été popularisé. Illustrateur d’un genre bien à part, qui vit au Japon depuis des années, le Kaiju n’est pas un art comme les autres et n’a pas d’équivalent en Europe et aux USA.

À l’occasion de sa venue en France pour la Japan Expo, Yuji Kaida nous parle de son enfance, de comment il a commencé à faire ce métier.

Cela fait bientôt 45 ans que Yuji illustre des Kaijus, quelque chose qui fut longtemps destiné exclusivement à un public d’enfants ou d’adolescents. Mais avec les années, les éditeurs ont décidé de faire de ce genre quelque chose de plus mature et terrifiant pour élargir son public.

Ce dessinateur japonais est en convention en France pour la première fois de sa vie. Il n’a pas hésité à aller visiter le Louvre pour faire le plein d’idées.
Durant ses études, il a pu découvrir la Culture Européenne, il s’en inspire énormément.

Yuji Kaida Japan Expo 2022

Un père fan de Kaijus :
Godzilla a nourri son enfance, il a grandi avec. Il est né avant sa première présentation. Son père était fan de kaijus et donc il le suivait au cinéma. Quand il était petit, il avait très peur de ces monstres, il ne pouvait pas fixer leur regard.

Quand il a eu 12 ans, même s’il n’était pas encore un adulte, il a commencé à regarder Ultraman. À la fois avec un regard d’enfant et d’adulte.

Il a été fortement influencé par des artistes et mangaka. Il aimait dessiner, mais a l’école, on lui reprochait son amour du dessin. Pour ses professeurs, ce n’était pas le lieu pour ça et c’était une perte de temps.

Cursus et formation :
Il a fait l’école des Beaux Arts, celle de l’Université des Arts de Kyoto. Durant ses études, il pouvait aller dans des librairies dans lesquelles se vendaient des bandes dessinées européennes. Il a eu un véritable coup de foudre pour Enki Bilal et Frank Frazetta.

Ses techniques lui viennent principalement de manuels techniques où l’on peut apprendre les méthodes de différents dessinateurs et mangaka.

Une fois diplomé en 1978, il s’installe à Tokyo dans la capitale, à un moment où le Japon voulait étendre le public cible des Kaiju. Les éditeurs avaient besoin de lancer des histoires pour les adultes et les séries ont commencé à avoir des exigences différentes.

Le réalisme et le grandiose caractérisent l’univers de Yuji Kaida.
Ces personnages sont ancrés dans un décor réaliste, ce n’est pas du surnaturel. Il y a une perspective et des monstres dans un réel de référence très fort.

On vit et navigue dans un paysage d’avenir et futuriste, Yuji cherche à créer des visuels délicats et fins avec des détails.

L’appel d’Hollywood :
Un ami a lui avait quitté le Japon dans les années 70 pour aller à Hollywood. Il dessinait des couvertures et illustrations pour des labels et éditeurs américains. Il lui conseille de le suivre, mais Yuji avait refusé pour son amour des kaijus, il savait qu’en dehors du Japon il ne pourrait jamais réaliser des illustrations de ce type.

Les films américains et Japonais ne sont pas pareils, dans les films japonais, on transpose les réalités du monde japonais avec une nature difficile comme des tsunamis, des tremblements de terre et crises climatiques.
Aux USA, leurs films se centrent sur le combat d’un monstre qui est méchant et qui doit être abattu. Il n’y a pas de psychologie, ni quelque chose de profond.

Anecdote : Il a réalisé l’affiche japonaise du film Ready Player One.

Comment commence une œuvre ?
Yuji aime travailler sur des projets d’illustration. Il reçoit un ensemble de directives avec un cahier des charges où il se doit de respecter le design du personnage et du jouet.

Il commence ses dessins par un paysage avec les lignes de perspective. Puis il ajoute les personnages et respectant les propositions et l’harmonie entre les deux.

Ultraman par Yuji Kaida

Son Kaju préféré :
Les Kaijus selon les époques, selon les réalisateurs qui sont traités différemment. King Kong est le kaiju occidental par excellence, il tente de respecter le modèle Japonais (du moins dans les versions réussites), mais il y a moins d’impact émotionnel. Au Japon, on bat le monstre, mais y a tellement d’éléments et variations que se battre contre lui n’est pas le but premier !

La notion du bien et du mal diffère selon les réalisateurs. Ultraman est son nouveau projet, il utilisera la même technique des rayons de lumière dessinés à la main comme pour Godzilla, ce sera d’ailleurs un dessinateur de l’époque qui travaillera sur ce projet.

Merci à Fabien MAURO d’avoir animé cette conférence.

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