LES NUITS DE MASHHAD, plongez dans le visage sombre de l’Iran


Un film plongeant le spectateur dans un autre monde, où les différences culturelles font froid au dos quand on réalise que l’action se déroule à notre époque.
Saeed Hanaei a réellement existé et ce tueur en série dans son pays a été mis au rang de héros par les religieux et conservateurs. Il est glaçant de voir des gens l’encenser et dire de lui qu’il est la main du divin. Cette ville est pratiquement la seconde ville sainte la plus importante dans la vie des musulmans. Avec ses 3,5 millions d’habitants, elle est également la deuxième ville la plus peuplée d’Iran et abrite un centre religieux ultraconservateur.

Un long chemin de croix pour lancer le tournage
Durant une année, le réalisateur a essayé de tourner en Iran, mais les autorités n’étaient pas très coopérantes, puis la Turquie devint le second choix. Cependant, la politique culturelle d’Erdogan posait des soucis pour le réalisateur… C’est la Jordanie qui devint le lieu le plus adéquat, dans le quartier d’Amman qui ressemble à n’importe quelle région du Moyen-Orient.

La question de la part psychiatrique se pose quand on voit l’état de transe dans laquelle Saeed Hanaei se retrouve avant et pendant les meurtres. Il est comme possédé et ne tient presque plus debout. On peut même faire une analogie déroutante entre les prostituées camées qui ne tiennent pratiquement plus debout, et lui en pleine crise qui va être pris par des hallucinations visuelles et auditives.

En psychopathologie, lorsque quelqu’un a des hallucinations visuels et auditives ont dit que c’est pathognomonique de la schizophrénie. Le souci ici, c’est que le sujet semble allé très bien, mais sombre peu à peu dans la folie à chacun de ses meurtres.
Est-ce un état limite, une conséquence de la guerre ?

Le film place le spectateur dans un monde dans lequel la Femme est coupable, se doit d’être une bonne épouse, une bonne mère et ça s’arrête là. Elle ne peut pas être dehors seule sans être accompagnée.
Finalement, ce film réintroduit une dure réalité, celle des violences commises sur les prostituées, elles sont courantes, mais quand le mode opératoire est le même, on commence à s’en préoccuper.

À la vue de ce film, nous pensons énormément à Jack l’éventreur, qui a fait onze victimes. Saeed Hanaei, lui en a fait 16.

Ce film n’est pas un thriller classique, car nous avons très rapidement l’identité du tueur qui est révélée. Il cherche avant tout à montrer les dangers du fanatisme et de la déshumanisation. Le réalisateur ALI ABBAS ajoute en interview l’importance de voir ce film comme un film à Thèses : « Je ne voudrais pas qu’on considère LES NUITS DE MASHHAD comme un film à thèse, même si on y aborde la misogynie et la déshumanisation. Je souhaitais tendre un miroir à la société iranienne, et même si la glace est sale ou brisée, elle rend compte de ce qu’est la vie là-bas

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