Il y a quelques mois, nous avons présenté Mary Middlefield. Baptisé Poetry (for the scorned and lonely), cet album parle des problèmes relationnels, de la solitude et de ceux qui se sentent coincés, perdus dans la souffrance. À base de récit d’histoire d’amour non réciproque, on évoque beaucoup de tension, de désir et de moments perdus, pourtant universel dans ce lieu commun.

Sexless démarre l’album sur un son aux influences Rock, voir grunge. La chanson a une portée introspective et parle de la frustration, de l’absence de relations sexuelles et d’amour. Le clip dévoile quelqu’un touché de toutes parts, mais ne pouvant réellement satisfaire ses désirs. Cela ressemble un peu à ces stars adulées, mais de ne devant jamais franchir la barrière.

Sexless nous rappelle ces relations amicales fusionnelles dans lesquelles l’un espère et l’autre ne donne jamais. C’est un vide émotionnel et le désespoir qui s’additionnent. On se demande comment on peut arriver dans cette impasse à espérer et à regarder le temps passer. Malgré la présence de l’autre, on se sent seul et rejeté, puis progressivement une forme de déconnexion se créer, la seule échappatoire et moyen de compenser se trouve dans l’auto-plaisir.

Le plus étrange dans cette chanson, est que l’ensemble image et musique forme un grand contraste, malgré une atmosphère de tristesse et de désenchantement, de l’extérieur, on a l’impression qu’on ne manque de rien !

Atlantis, entre ciel et océan

Atlantis est un sublime dans sa production, sa manière de faire planer les émotions comme dans un songe, un flottement. La chanson explore la métaphore de l’amour comme un océan, un lieu où se perdre complètement.

Mary dans ce titre exprime la volonté de se submerger dans cet amour profondément, même jusqu’à « trouver l’Atlantide en toi« . Une chose étrange, car l’Atlantide est une cité mystérieuse que personne n’a jamais vraiment localisée. C’est presque du domaine du mythe, un peu comme si l’amour était une forme de croyance de trouver en l’autre quelque chose qui n’existerait pas. Et on retrouve cette incapacité à être un lors de la comparaison de l’amour à ce rapport entre la Terre et l’Océan.

L’amour pourtant existe, et lorsque l’être aimé s’en va, la protagoniste de la chanson est prête à tout pour le retrouver, même jusqu’à s’immoler pour le réconfort de l’autre.

Love Me, Love Me Not ?

En amour, le pire ennemi est l’incertitude et le doute. Lorsque l’on est dans cette situation, on oscille entre désir et désespoir. La chanson utilise différentes idées exprimant la lutte intérieure entre l’amour et la peur de la solitude.

Cependant, malgré la peur, le doute, on continue à s’accrocher à l’autre en voulant que quelque chose s’améliore. En croyant dur comme fer que tout va aller mieux, car on a besoin de sécurité et de stabilité, la rupture serait un abandon et une défaite, mais cette peur est principalement alimentée par la crainte de la solitude.

Young and dumb, le titre le plus rock de l’album

Un titre accrocheur rappelant le Rock de la fin des années 90, c’est vraiment la petite surprise de l’opus. On a beaucoup pensé à Evanescence et différentes voix féminines de cette période musicale. On aime le contraste entre la dureté et la légèreté, la production arrive à mettre en avant toute l’émotion, de la mélancolique et le sentiment de perte et de désillusion.

Les paroles mettent en lumière la lutte intérieure entre l’amour et la douleur infligée par l’être aimé. La répétition de phrases se terminant par « me » renforce le sentiment d’auto-questionnement et de remise en cause de soi-même dans la relation.

Cela souligne également la façon dont le protagoniste se sent utilisé et détruit émotionnellement par l’autre. En somme, la chanson offre une méditation poignante sur les complexités des relations humaines et les luttes internes qui les accompagnent. Cette chanson est un peu la synthèse de l’ensemble des problématiques exprimées dans cet album. Quant au titre Poetry, il explore les thèmes similaires, mais parle de la difficulté de comprendre les émotions, de lire à travers les cicatrices laissé par le passé.
Une quête de résilience et de guérison. Ici, la métaphore de l’eau symbolise la suffocation et l’impossibilité de voir au-delà de la douleur.

Cet album de Mary propose quelque chose de très intense et intimiste. On aime la production, l’univers très minéral et organique. Une vraie découverte musicale !

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