Les complices, une belle surprise !

Quelle agréable surprise ! Avec un casting improbable, les acteurs se complètent à merveille. La rencontre de deux générations d’acteurs de comédie est un véritable régal. L’intrigue est captivante, tenant le spectateur en haleine, et le dénouement réserve même des surprises inattendues.

William Lebghil a décroché le Prix de la Meilleure Interprétation Masculine du Festival de l’Alpe d’Huez pour sa performance dans le film LES COMPLICES ! Et nous sommes du même avis que ce festival, dans ce film mettant en scène deux comédiens à l’image de deux générations de la comédie : François Damiens et William Lebghil. Ils sont accompagnés de plusieurs monstres : Vanessa Paradis, Denis Podalydès et Laura Felpin pour son premier grand rôle sur grand écran.

La force de ce film réside dans sa capacité à utiliser des codes tout en évitant d’être limité par eux. La réalisatrice du film, Cecilia Rouaud, parvient à surprendre le spectateur avec des enchaînements d’actions improbables, mais si réalistes. Qui n’a jamais été pris au dépourvu dans une situation compliquée ? Vous savez, quand vous êtes aspiré par une galère malgré vous, sans jamais avoir voulu participer à la chose. Vous étiez simplement là au mauvais moment. C’est précisément cette universalité et cette authenticité qui font la force de ce film. Tout comme dans L’Innocent de Louis Garrel, la réalisatrice dévoile comment des personnes peuvent devenir complices d’un crime, et peu à peu, les complices se laissent entraîner dans le jeu, devenant de plus en plus investis.

La conclusion est saisissante, car la réalisatrice réussit à étirer habilement l’intrigue, ce qui nous fait oublier certains éléments. C’est un peu comme dans la vie quotidienne où nous sommes si impliqués émotionnellement que nous avons du mal à prendre du recul.

Anecdote autour du film :

Un fait scientifique fascinant émerge dans cette anecdote sur Cecilia Rouaud, la réalisatrice du film. Elle perd connaissance à la vue d’une goutte de sang, en raison d’un dérèglement du cerveau reptilien qui se met en mode « danger de mort », entraînant une baisse de la tension artérielle et du rythme cardiaque, et finalement l’évanouissement. La réalisatrice explique avec humour : « C’est à la fois gênant… et très drôle. Je me suis demandée dans quelles conditions cela pourrait devenir réellement problématique, et j’ai trouvé la réponse : si j’étais amenée à tuer des gens pour survivre ! » C’est ainsi que le personnage de Max, interprété par François Damiens, un tueur à gages qui s’évanouit à la vue du sang, est né dans le film.

Cette particularité de la réalisatrice ajoute une dimension intrigante à l’intrigue du film, offrant une perspective unique sur les défis auxquels le personnage de Max est confronté. Cela montre comment la créativité des cinéastes peut être alimentée par leurs propres expériences et traits de personnalité. C’est un exemple fascinant de la manière dont la réalité et la science peuvent se mêler pour inspirer la création artistique et donner naissance à des personnages et à des situations inattendus et mémorables.

Un tout autre casting : Au commencement, la réalisatrice avait pensé à Jean-Pierre Bacri et Jamel Debbouze Mais les évènements de la vie ont poussé Cecilia a changé ses plans : «Jean-Pierre et moi avions commencé à travailler sur le projet, puis, finalement, Jean-Pierre s’est trouvé trop vieux pour le rôle. J’ai repris le scénario, rajeuni les personnages… Entre-temps, Jean-Pierre est mort. Sa disparition m’a bouleversée, comme elle a bouleversé beaucoup de monde – elle me bouleverse encore», se souvient Cecilia Rouaud.

______________