Ne manquez pas BRILLANTES de Sylvie Gautier

Ne manquez pas le premier long métrage de Sylvie Gautier : un film poignant sur les invisibles montrant d’autres dimensions qui les incombent. On se demande souvent pourquoi certaines personnes choisissent un métier plutôt qu’un autre, mais ce qu’on ne réalise pas toujours, c’est que beaucoup le font, car ces métiers sont les seuls auxquels ils/elles peuvent accéder. Ne pas savoir lire ni écrire est un handicap invisible : 7 % de la population adulte âgée de 18 à 65 ans ayant été scolarisée en France est en situation d’illettrisme, soit 2 500 000 personnes en métropole.

La réalisatrice Sylvie Gautier avait écrit le scénario de ce film bien avant celui de ses deux cours métrages. L’un d’eux «Sotte » traitait également la thématique de l’illettrisme. Comme beaucoup de réalisateurs, elle a dû passer par la case du documentaire pour faire ses preuves et pour convaincre les producteurs de lui faire confiance.

Dans l’ensemble, la photographie possède un certain charme et le rythme est intéressant. Il ne plaira peut-être pas aux amateurs de films d’action, mais ici la réalisatrice cherche avant tout à montrer le quotidien d’une personne ayant ce type de handicap. Le plus compliqué est d’être l’enfant d’un parent illettré, leur quotidien consiste à chercher à remplir la fonction d’aidant et peu à peu les rôles s’inversent et l’enfant commence à remplir les fonctions d’un adulte. Cette charge a un poids et peut parfois mener à un déséquilibre des rapports familiaux. De plus, le film révèle très bien l’engrenage du silence et des mensonges : «Je n’ai pas mes lunettes », « J’étais fatigué… »…

Une distribution artistique intéressante avec un Bruno Salomone tendre et généreux. Céline Sallette est bouleversante dans ce rôle de Karine, une mère isolée cherchant à garder le cap et se retrouvant malgré elle déléguée du personnel. Camille Lellouche est explosive dans son personnage d’Adèle.

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