Black Phone est adapté de la nouvelle du même nom écrite par Joe Hill, fils de Stephen King, et publiée pour la première fois en 2004. Son réalisateur est un maitre de l’horreur et joue depuis des années avec les codes et les genres. On lui doit des films comme L’exorcisme d’Emily Rose. Il sait créer des ambiances reposant sur le vrai et un aspect psycho-social très important.
De même, le réalisateur arrive toujours à pousser ses acteurs dans un retranchement extrême. On a mal pour eux, on souffre en les voyant et on ne peut pas se détacher émotionnellement en les voyant à l’écran. On se souvient tous de la prestation de Jennifer Carpenter dans le film judiciaire-horrifique sur le procès autour de la mort d’Emily Rose. Même s’il est sorti en 2005, il reste tout autant terrifiant, car il mêle psychologie, religion et croyance populaire.
Ce film est avant tout une forme d’exorcisme de la jeunesse du réalisateur Scott Derrickson, il raconte en interview ces moments difficiles à Denver. «Je vivais à Denver à la fin des années 70, dans un quartier difficile avec un maximum d’insécurité, de violence et d’abus en tous genres. J’étais, qui plus est, le garçon le plus jeune parmi tous ces jeunes à la dérive.». On ne doute ps que Scott a mis beaucoup de lui dans la mise en image du personnage de Finney (Mason Thames), ce jeune garçon de 13 ans qui doit peu à peu devenir un donneur de coup.
Un film pour les amoureux de cinéma

Hommage au cinéma d’horreur, au fantastique et différents genres comme le kung-fu avec Opération Dragon (1973, Robert Clouse) qui est cité comme le film du moment, mais encore Massacre à la tronçonneuse (1973, Tobe Hooper). De plus, dans la manière de construire le film, nous avons des clins d’œil comme le ciré-jaune que porte la petite sœur rappelant le film Its/ça (1993, Tommy Lee Wallace).
Sinon, il y a également des mouvements de caméra comme le travelling compensé qui est un clin d’œil à Hitchcock, qui fut le premier à l’utilisé en 1985 dans Sueurs froides.
Ce film est de plus un hommage à la Culture d’une époque, le mode de vie et choisir cette époque permet de souligner l’aspect intemporel de la violence humaine, du harcèlement scolaire et des différents sujets que le film évoque. La moralité première est que dans la vie nous allons vivre des épreuves, certaines personnes ne se relèvent pas, d’autres encaissent les coups, il faut apprendre à rendre les coups et lever la tête fièrement.
Comme dans beaucoup de film d’horreur, le héros va grandir, apprendre par cette épreuve à devenir plus fort. Souvent, l’analyse de ces épreuves est poussée à une analogie avec le passage à l’âge adulte, comme une épreuve où l’on doit devenir quelqu’un d’autre et nous battre contre nos peurs et nos démons. Ici, le héros doit réussir à se débrouiller seul et ne plus craindre de frapper ceux qui lui font du mal.
22 juin 2022 en salle • Durée 1h 43min • Genre Épouvante-horreur, Thriller
Réalisation Scott Derrickson
Scénario Scott Derrickson, Joe Hill
Avec Mason Thames, Madeleine McGraw, Ethan Hawke
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