Il y a quelques siècles, Florian dans sa fable Le Grillon, nous offrait une morale dans laquelle un grillon se lamente en comparant son sort à celui d’un superbe papillon paradant dans les airs : « Dame Nature Pour lui fit tout et pour moi rien ». Mais lorsqu’il voit des enfants poursuivre le papillon et « déchirer la pauvre bête », le grillon change d’avis : « Oh ! Oh ! Dit le grillon, je ne suis plus fâché, Il en coûte trop cher pour briller dans le monde. […] ». La variation humoristique de cette morale devenue proverbiale est « pour vivre heureux vivons couchés » !

On vit en regardant la vie des autres
Le dernier film de Nanni Moretti nous offre un bel exemple dans lequel vivre loin du regard des autres permet de mieux supporter le court de la vie et même de trouver le bonheur. Dans cet immeuble où tout le monde espionne son voisin, la vie privée devient quelque chose de sacrée et la peur du malheur mène à bien souvent à mal.
Dans cet immeuble, il y a une course à l’apparence où les gens cherchent à les préserver et à donner une meilleure image de sa vie et condition sociale. Il y a une guerre des égos et beaucoup de séduction. Parfois cela dérape et mène à un procès, le mensonge, la peur du rejet et le besoin d’amour sont souvent l’origine de cette dégringolade.
Un drame social
Ce film reprend le ton de nombreux drames italiens. Il y a un reste de la tragédie : nous sommes face à la chute de familles importantes, et même le plus faible, les plus petits sont entrainés dans cette chute. Ce qui est touchant dans ce film, c’est ce fils qui a tout perdu après avoir commis un homicide involontaire, qui va trouver sa rédemption dans l’apiculture.
On a beaucoup aimé ce film dont l’ambiance rappelle un peu celle de la série Le silence de l’eau. Avec l’incroyable générique Torna A Casa de Måneskin.
Avec Riccardo Scamarcio, Alba Rohrwacher, Nanni Moretti, Margherita Buy | Produit par les Producteurs Sacher Films, Fandango, RAI Cinema et Le Pacte
Le 10 novembre 2021 au cinéma
2 réflexions sur “Tre Piani: Pour vivre heureux vivons cachés”