Tiphanie Doucet est une artiste française polyvalente, dont le parcours artistique s’étend de la comédie à la musique. Auteure-compositrice-interprète et multi-instrumentiste, elle a commencé sa carrière en tant qu’actrice dans des productions télévisuelles françaises comme la série musicale Chante, dans le rôle d’Océane. Une série qui a vu passer plusieurs acteurs comme Laurent Marion, vu plus tard dans Hair. Sa carrière hors de l’héxagone prend une accélération suite à sa participation à la 8e édition Québecoise de The Voice, La Voix, en 2020. Tiphanie Doucet était coachée par Garou. Face aux autres coachs de renoms comme Marc Dupré, Pierre Lapointe et Cœur de pirate. Ses prestations ont reçu des éloges des juges pour sa voix unique et ses performances pleines d’émotions. Par la suite, elle a sorti plusieurs singles dont You and I ou encore Think of Me.

Son univers musical se caractérise par une fusion élégante de pop, folk et influences indie, avec une touche de sensualité française. Elle est reconnue pour sa voix douce et apaisante, ainsi que pour ses compositions originales qui captivent les auditeurs par leur intensité tranquille et leur vulnérabilité.

Une histoire d’amour entre la France et le Nord Amérique.

L’univers musical de Tiphanie Doucet reflète son parcours entre la France et l’Amérique du Nord. Ses performances, souvent minimalistes avec seulement sa voix et une guitare, parfois accompagnées d’un violoniste, créent une atmosphère intime et envoûtante. Son style musical évoque des artistes comme Norah Jones, Ingrid Michaelson et Feist, tout en conservant une originalité distincte. Son expérience aux États-Unis, notamment ses performances sur les croisières à New York, a enrichi son répertoire, mêlant habilement des classiques pop, des chansons françaises et ses propres compositions. Cette fusion unique entre ses racines françaises et son expérience américaine se reflète dans sa musique, offrant une perspective internationale à son art et lui permettant de toucher un public varié des deux côtés de l’Atlantique.

Tracklist de l’album
01 | Letters
02 | Une love song
03 | Ocean Blue
04 | Toi et moi je sais pas
05 | Feels Like Home
06 | La Fuite
07 | Les mots
08 | Daddy
09 | My Own Way
10 | Easy
11 | Ocean House
12 | Spend a little time
13 | Letters (outro)

Elle revient avec Letters

Elle n’est jamais restée silencieuse et ses précédents singles ont déjà eu un écho sur notre média. Aujourd’hui, on revient avec un album composé de 13 titres à écouter les uns après les autres, un peu comme une histoire où on doit suivre chapitre après chapitre pour comprendre tout. L’album démarre et se termine par Letters. Une chanson qui sonne comme une missive à son père qui l’a quitté. Une chanson sur le deuil de souvenir qui n’a jamais pu se créer, la perte et la solitude. Il y a beaucoup de poésie dans la manière où Tiphanie exprime son amour. Ces bouts phrases couchées sur le papier expriment toutes ces pensées et ces sentiments qu’on ne dit pas, qu’on n’ose pas dire.

S’ensuit Une love song le titre un peu plus pop avec des arrangements comme pour cacher par timidité tant de choses. Avec cette chanson, on a redécouvert la voix de Tiphanie, elle sonne différemment des singles précédents. On est dans une proposition féérique, doux et léger en contraste avec le titre d’introduction. En écoutant bien les paroles, on repense à Love Song de Fabien Cahen, qui envoyait à son amour des mots du cœur. Une chanson qui nait d’une évidence comme ici avec Tiphanie. Peut-être que les chansons d’amour sont celles les plus durs à écrire, car c’est un sentiment particulier et singulier à la fois. Ici, on veut mettre des mots doux, exprimer ce qui se cache aux fonds des yeux avec l’idéal de cultiver des fleurs éternelles ne fanant pas en hiver. Ici, la symbolique d’une envie d’amour permanent.

Ocean Blue, une chanson surprenante, car le choix des mots est si bien fait. On a une métaphore filée de l’océan usant de champ lexicale de l’eau et des liquides. Côté production, c’est doux et en suspens, on a l’impression de flotter, d’être perdu au milieu de l’immensité d’un grand espace aqueux. Certainement qu’ici, on ne parle que du rêve de toucher le silence. Ici, on y gagne un peu de cette sensation enveloppante et rassurante.

Tout aussi léger que Toi et Moi je sais pas, qui sonne comme les premières chansons de France Gall. Une chanson sur ce sentiment étrange des premiers instants d’une histoire, on découvre l’autre, on imagine l’autre et rêve d’un demain. Pourtant, cette chanson parle énormément d’incertitude et ce questionnement sur les intentions de l’autre, veut-il lui aussi de cette histoire d’A ?

Feels Like Home, cette chanson nous a touché par cette ambiance particulière, on imagine quelqu’un en voiture, parti en road trip et cherchant à rentrer à la maison. En termes de sens, la chanson exprime un sentiment de confusion et de détachement face à des relations complexes. Le langage explicite et les répétitions traduisent un état d’ivresse ou d’évasion, où le protagoniste semble osciller entre désir et désespoir. Le thème récurrent du « home » représente à la fois un refuge et une source de trouble. Le narrateur exprime son malaise face à la réalité, tout en cherchant une forme de réconfort physique et émotionnel dans un contexte d’instabilité. L’atmosphère est sombre, mêlée de frustration et de vulnérabilité. Un peu comme tout le reste de l’album qui oscille entre doute et certitude, lumière et ténèbre.

Avec La fuite, on a beaucoup pensé à La ballade de Jim d’Alain Souchon. Peut-être pour cette mélancolie étrange. L’orchestration et les arrangements nous ont surpris, on a l’impression d’entendre comme des gouttes de pluie sur le refrain. On a cette continuité avec Ocean Blue de cet univers très organique et liquide.

L’ajout d’un instrument à cordes autre que la guitare, comme la harpe, offre cette riche harmonique dans les arrangements. Quant à la progression de la voix avant le refrain, c’est un travail en finesse qui est percutant.

Les mots, une chanson sur ce que l’on aimerait dire, mais qu’on ne dit parfois jamais, soudainement ils sortent et prennent formes. On se retrouve un peu gêné d’avoir balancé cette bombe, mais à l’évidence ne pas les dire fait autant de mal que de les mettre en forme. Une chanson qui semble venir contrebalancer l’ouverture de l’album. Ici, on fait un choix, celui d’une réconciliation avec quelqu’un qui compte.

Si on suit la logique d’une écoute de l’album comme un film dans lequel chacune des pistes seraient un fragment de plusieurs histoires. La suite avec Daddy est un peu comme le Si seulement je pouvais lui manquer de Calogero, l’attente d’un geste ou d’un signe d’un père absent. En emboîtant l’ensemble des titres, on comprend la solitude, la construction d’un soi sur une enfance faite de sables mouvants.

Une autre chanson en anglais vient ponctuer l’album. My Own Way parle des sentiments de solitude, de lutte intérieure et de libération. Ici, on se questionne sur l’importance de montrer ses vulnérabilités après avoir tenté de s’adapter aux attentes des autres.

Malgré la douleur, on choisit de s’affranchir des opinions extérieures, déterminé à suivre son propre chemin. La répétition du refrain, « I will do it my own way », reflète une affirmation de soi et une résilience retrouvée, marquant une volonté de briller par sa propre lumière. Si on devait résumer en quelques mots cette chanson, My Own Way incarne cette quête d’indépendance et d’authenticité, contre l’influence extérieure.

Dans Easy, il y a un mélange de deux langues, le français et l’anglais. On a trouvé cette chanson très surprenante, car Tiphanie a réussi à mélanger la beauté des deux langues. Peut-être pour montrer les deux facettes de la vie composée de moments difficiles et de grands bonheurs.

À travers cette chanson, on explore la lutte intérieure, dans ces moments où l’on se sent perdu et blessé par des souvenirs douloureux. Pourtant, l’amour d’une autre personne adoucit cette souffrance, rendant les difficultés plus supportables. Le contraste entre les blessures émotionnelles et le soulagement que procure l’amour est central. Si on devait expliquer le titre Easy, cela reflète la simplicité et la fluidité que l’amour apporte dans une vie marquée par des défis émotionnels.

Ocean house est la concrétisation d’une recherche. On trouve enfin une maison, celle qui nous convient. Cette chanson exprime un sentiment de réconfort et de nostalgie. Il y a aussi cette idée de pouvoir retrouver l’autre en cas de changement d’avis, cela reflète une ouverture à la réconciliation. Quant à la notion d’un espace, là où la paix tant attendue pourrait enfin être trouvée, suggère un désir de calme et de sérénité.

Le refrain insistant sur le thème du « chez-soi » renforce l’idée d’appartenance et de refuge, mais la nuance introduite par la notion de partage ou de non-exclusivité laisse entrevoir une dimension de perte ou de partage commun.

Spend A little Time, dans cette chanson on y exprime un sentiment de nostalgie et de quête de connexion émotionnelle profonde. Ici, on sent que la personne a longtemps rêvé de l’amour véritable, on le voit aux différentes images oniriques de ciel étoilé et de lumière guidante.

Cependant, on traverse aussi une phase d’introspection, cherchant à se retrouver après avoir ressenti une perte ou une déception. Ici, l’amour est présenté comme une force qui unit, même dans des moments éphémères. Le refrain répète l’idée de passer du temps sous le même ciel avec une personne qui compte, là où les rêves se réalisent.

Un album sur des instants de vie à travers des lettres.

Un moment d’intimité avec Tiphanie Doucet, des mots, des sentiments et des images. L’album dans son ensemble traite de divers thèmes universels comme l’amour et la découverte de soi, tout en offrant un aperçu intime de la vie de Tiphanie. La chanson sur son père s’inscrit dans un contexte plus large d’introspection et d’exploration des relations personnelles qui ont compté pour elle. Cette approche autobiographique contribue à la nature très personnelle de l’album Letters, permettant à Tiphanie de partager ses expériences et émotions de manière authentique et touchante à travers sa musique. L’album se cloture sur un titre instrumental, comme pour laisser les émotions se fixer ou s’envoler.

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