Fumer fait tousser est un agréable pastiche des superhéros des années 90. Avec un casting improbable, mais qui a du sens, Quentin Dupieux rend hommage au cinéma de sa jeunesse, mais également à la Pop Culture des années 90.
Avec Fumer fait tousser, Quentin Dupieux s’amuse à brouiller les pistes : fausse série B, vraie déclaration d’amour au cinéma de son enfance, cette comédie délirante convoque l’imaginaire des Power Rangers et des VHS mal rembobinées. À travers les mésaventures d’un groupe de justiciers appelés les Tabac Force, le réalisateur tisse un film à sketches où l’absurde côtoie l’émotion. Derrière les blagues potaches et les monstres caoutchouteux, on devine une satire tendre de notre époque, prise entre burn-out collectif et nostalgie de l’enfance.
Un excellent pastiche des films d’une époque et d’un genre cinématographique. Quentin Dupieux arrive faire quelque chose d’unique et de fort. Nous sommes plongés dans le quotidien des «Tabac Force», des superhéros en proie aux doutes, qui après plusieurs années à se battre, se remettent en question sur l’utilité de leur combat. Pourtant, une dernière mission s’impose à eux et ils vont chercher encore à sauver le monde, mais s’ils sauvent le monde, qui va les sauver eux ?

On passe un agréable moment de cinéma !
En regardant ce film, durant la scène dans laquelle les cinq comparses sont au coin du feu à se raconter des histoires, on ne peut s’empêcher de penser à Rashōmon (Akira Kurosawa), grand classique du cinéma japonais.
Dans ce film, Quentin Dupieux cherche avant tout à offrir un spectacle au public, et à rendre hommage au cinéma de sa jeunesse ! En cherchant à divertir, il réussit également à faire une connexion avec le réel ! Un joli moment de cinéma où l’on ressort avec l’envie de se transformer en Wingman ou Power ranger !
Dans la tête de Quentin Dupieux
Dans sa note d’intention, Quentin Dupieux revendique une volonté simple : divertir un public fatigué par l’époque. Ce projet, né d’un amour sincère pour les icônes télévisuelles des années 80–90 (de San Ku Kaï à Creepshow, en passant par Halloween), s’est étoffé en cours d’écriture. Au fil des dialogues, l’actualité dramatique et les enjeux écologiques se sont imposés en filigrane, presque malgré lui. Fumer fait tousser devient alors une œuvre à double lecture : ludique en surface, mais connectée à un réel vacillant. Sans jamais faire la morale, le film nous tend un miroir – celui d’une humanité qui, même en slip moulant, ne sait plus trop pourquoi elle combat.
Le réalisateur livre une œuvre désarmante, à la fois burlesque et mélancolique. En rendant hommage à une pop culture qu’il chérit, il signe un film plus profond qu’il n’en a l’air, où les faux effets spéciaux servent un vrai propos : celui du doute, de la perte de sens, et de la quête d’un peu de chaleur humaine autour d’un feu de camp. Avec son casting fou et ses trouvailles visuelles savoureuses, Fumer fait tousser offre une parenthèse réjouissante dans le paysage cinématographique. Une bouffée d’absurde salutaire dans un monde qui tousse pour de vrai.
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Fumer fait tousser, un film de Quentin Dupieux
Avec Gilles Lellouche, Vincent Lacoste, Anaïs Demoustier, Jean-Pascal Zadi, Oulaya Amamra, David Marsais, Adèle Exarchopoulos, Grégoire Ludig, Doria Tillier, Jérôme Niel, Blanche Gardin, Anthony Sonigo, Raphaël Quenard et la participation amicale et exceptionnelle de Benoît Poelvoorde et Alain Chabat.
En salle le 30 novembre 2022, durée 1h 20min, genre Comédie
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