Mauvaises filles d’ÉMÉRANCE DUBAS


Une série de portraits intéressants, qui lèvent le voile sur les filles qui vivaient dans ces lieux tenus par des « bonnes sœurs». Beaucoup d’éléments étaient plus ou moins connus, mais la participation de l’état à travers de faux procès est rarement mis en avant.

Ce portrait réalisé par ÉMÉRANCE DUBAS dresse le portrait d’Édith, Michèle, Éveline et Fabienne, trois femmes qui ont été placées en maison de correction à l’adolescence. Jusqu’en 1970, ces jeunes filles étaient enfermées et abimées psychologiquement sous prétexte qu’elles ne rentraient pas dans le moule. Ce qui est plus troublant, c’est que même si les familles voulaient reprendre contact avec leur fille ou demander leur retour, l’institution faisait barrage et bloquait toute communication.

Abandonnées, elles vont grandir puis être remises en liberté à leur majorité. Elles deviennent facilement la proie de réseaux de prostitution qui profitent de leur isolement et leur besoin d’affection.

Nous sommes loin de la série webdocumentaire Mauvaises filles de Véronique Blanchard, David Niget, Arnaud Miceli. Leurs épisodes se focalisent sur la pluralité de l’expression, alors que le film documentaire d’Émérance Dubas évoque l’enfance brisée de ces jeunes filles.

Un film troublant, touchant qui redonne la parole à ces mauvaises filles !
Le montage de Nina Khada est sans ajout, sans fioritures. Dans un moment d’intimité avec ces femmes, nous découvrons les détails de leur vie à la congrégation de Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur. Fondée à Angers en 1829 par sœur Marie-Euphrasie Pelletier, puis agréée en 1835 par le pape Grégoire XVI.

Cette congrégation n’est pas la seule, Le Bon Pasteur connaît un succès phénoménal dans toute l’Europe et en Amérique durant le milieu du vingtième siècle. Partout s’érige des maisons, on en compte 350 en tout dans le monde. Des institutions religieuses qui se donnent comme mission d’accueillir les filles en détresse, celles que l’on qualifie de « filles perdues », de « filles-mères », ou de « mauvaises filles ». En France, dans les années 40, l’ordonnance du 2 février 1945 donne un statut juridique aux adolescents, ce qui va intensifier l’usage des maisons de correction.

Le film donne un point de vue, la réalisatrice arrive à donner suffisamment d’espace et de place à la parole, au silence et aussi à la réflexion. Que faut-il penser de tout cela ? À vous de nous le dire, rendez-vous au cinéma le 23 novembre pour découvrir le parcours d’Édith, Michèle, Éveline et Fabienne

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