Alors qu’elle vit recluse à la montagne, Anne découvre que son chalet isolé a été placé sur écoute. Elle est brusquement rattrapée par son ancienne vie d’agent du renseignement, un passé qu’elle espérait avoir laissé derrière elle.
Un film surprenant !
En ayant très peu lu et cherché d’informations sur le film, on ne s’attendait pas à quelques choses de déroutant, mais là, c’est surprenant et la prestation d’Asia est bluffante !

Une course poursuite sans fin avec un gros travail des différents éléments composant le hors champs :
Jérôme Dassier arrive à créer un monde solide en utilisant l’art du montage et du bruitage. On ne sait rien, on ne fait que découvrir les choses en fonction de l’avancement du parcours d’Anne. Un peu comme dans le film THE GUILTY, beaucoup d’éléments se déroulent durant des échanges téléphoniques, contrairement au film de Gustav Möller, Anne est active et bouge à l’écran. On n’a donc pas cette tension du cadre serré sur un téléopérateur.
L’art de l’action et de la tension :
Ce maniement précis et millimétré était déjà présent dans Limousine. Il avait su dévoiler au combien le rythme du récit est quelque chose d’important si l’on veut raconter quelque chose avec peu et faire entrer le spectateur dans la vie du personnage. Sans présenter plus qu’il n’en faut, nous avançons dans la fiction comme dans la réalité, en ne découvrant les choses qu’au fil de la narration.

Une héroïne seule face contre tous :
On sent la volonté de Jérôme Dassier de faire un film à la Lucy de Luc Besson montrant une héroïne qui se bat contre le monde entier. Le monde de l’espionnage et des personnes en fuite désirant fuir l’autorité est quelque chose de familier pour lui, il était premier assistant réalisateur sur Essential Killing (2010, Jerzy Skolimowski) et Agents secrets (2004, Frédéric Schoendoerffer).
Quand qu’il en soit, Seule : LES DOSSIERS SILVERCLOUD est un bon film d’auteur où le côté film indépendant surplombe le côté film d’action blockbuster. Les plus sceptiques seront peut-être déçu, mais on sent la volonté franche du réalisateur de montrer qu’on peut faire du cinéma de genre avec peu et en offrant une expérience cinématographique comparable à celle des films d’espionnages plus classiques.
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8 mars 2023 en salle / 1h 34min / Thriller, Espionnage
De Jérôme Dassier
Par Jérôme Dassier, Didier Rouget
Avec Asia Argento, Jeanne Balibar