Le réalisateur suédois Tarik Saleh d’origine égyptienne nous livre avec La conspiration du Caire, un film poignant ouvrant à la réflexion et au débat.

En regardant ce film, nous ne pouvons pas nier la qualité de réalisation qui se conjugue à merveille avec la beauté de la photographie de PIERRE AÏM. Ce qui saute aux yeux, c’est le côté très occidental dans la manière de mettre en scène et de filmer.

En regardant un film se déroulant en Égypte, on peut s’attendre à un choix très académique de reprendre le style du cinéma contemporain égyptien. Au contraire, le réalisateur suédois d’origine égyptienne choisit de souligner les contrastes entre le religieux et le privé, en montrant la vie cachée de certains étudiants et des dirigeants des hautes sphères, qui vont manger au McDo, sortent en boite. Un peu comme dans Tartuffe, ils jouent les dévots ne suivant pas les règles religieuses qu’ils imposent à la population.

À la croisée de l’occident et de l’orient, ce film soulève le tabou du religieux et de la politique dans le monde Islamique.
On découvre l’envers du décor, le fonctionnement des rouages de la société égyptienne.
La conspiration du Caire se déroule au cœur d’Al-Azhar, une université mythique du Caire qui est aussi l’épicentre du pouvoir de l’islam sunnite, nous suivons le parcours d’un jeune étudiant prénommé Adam. Il arrive à l’université avec des attentes d’enrichissement intellectuel, mais progressivement, il se rend compte qu’ici rien ne fonctionne vraiment comme il l’imaginait.

Tourné en Turquie et filmé comme un thriller, le réalisateur Tarik Saleh est considéré comme un indésirable sur le sol égyptien depuis Le Caire confidentiel (2017), lui interdisant tout séjour dans ce pays.