La vraie famille, un film à la hauteur de ses personnages.


Ce film s’inspire de l’histoire personnelle du réalisateur. Quelque chose de tellement vrai, qui arrive tous les jours et pourtant personne n’en parle !?
Bien souvent on montre les choses du point de vue de l’administration et de l’assistant familial comme dans Pupille, ou à travers les yeux d’un éducateur comme dans M’abandonne pas de Didier Bivel.

Un film à la hauteur de ses personnages

Ici, la force de ce film est de se placer à la hauteur des enfants tout en montrant les choses du point de vue de la famille d’accueil. Le père reste un fantôme, on ne sait pas ce qu’il pense, on ne sait rien de lui.

On montre la difficulté de ce métier pour lequel tout doit être fait comme une vraie famille. Offrir de l’amour, de la sécurité, mais jamais dans la création d’un lien qui viendrait perturber la réinsertion du placé.
Cette question du lien est visible dans les différents films de FABIEN GORGEART, qui a longtemps eu le désir de raconter l’histoire de sa famille, qui durant des années était famille d’accueil. Il a vécu la situation de voir grandir un enfant jusqu’à ses six ans, puis de devoir le laisser partir.

Mélanie Thierry parfaite !

Mélanie Thierry (Anna) surprenante ! On ne peut pas rester insensible à sa prestation, elle est juste, touchante et forte. On est déchiré de voir son personnage qui subit la coupure de tout lien.

Anna n’a jamais cherché à être quelqu’un de déviante. Elle s’investit dans son travail et respecte les dernières volontés de cette défunte mère. Elle va à l’église le dimanche, veille à ce qu’il fasse ses prières. Ce sont ces moments privilégiés Simon (Gabriel Pavie) et elle, qui font qu’ils ont une relation à part.

Ce film se construit comme une rencontre avec la famille d’Anne et de Driss. Le réalisateur laisse planer un temps de mystère, où l’on se demande pourquoi Anna est si protectrice avec Simon : « Est-il malade ? Quelle est la particularité de ce petit garçon ? ». Il faudra douze minutes avant qu’on ne prononce le terme placé.

Progressivement, on se rend compte que Simon n’est pas vraiment de la famille, mais c’est tout comme ; il ne peut pas faire des activités dangereuses, car Anna doit veiller à sa sécurité, elle va donc investir du temps et de l’attention. On remarque même que Simon passe souvent en priorité sur ses propres enfants.

 Crédit photo Cédric Sartore © Le Pacte

Musique du film : Daydream – Wallace Collection

En salle le 16 février 2022 •  1 h 42 min
Scénario et Réalisation de Fabien Gorgeart
Avec Mélanie ThierryLyes SalemFélix Moati
Distribution Le Pacte


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