Florian Zeller dans ce film reprend sa pièce, mais utilise la force du cinéma pour nous faire rentrer dans la tête du père. Là où au théâtre le 4e mur n’est pas éternellement intact.
Nous entrons progressivement dans la tête de ce père diminué qui n’arrive plus à trouver le fil de ses pensées, qui cherchent un peu de logique dans un monde qui semble se dérober sous ses pieds. La scène la plus poignante est celle où il réclame sa mère, lorsqu’il se souvient de souvenirs de son enfance.
Le film nous plonge dans un enfermement, celui d’une pièce qui semble se métamorphoser au rythme de ses souvenirs et de ses faux-souvenirs. Il essaie de comprendre pourquoi tout le monde lui semble être un étranger, il repense à l’une de ses filles qui est partie et l’autre qui ne passe que les week-ends.
Mais le temps semble comme courbé et sans logique ; une heure devient une semaine, une semaine devient une journée. On sent peu à peu la pression humaine et le regard des autres, des visages qui se confondent et un monde qui s’écroule.
Un film poignant, un film social et un portrait humain d’une maladie qui touche de plus en plus de monde. Une performance d’acteur pour Anthony Hopkins et Olivia Colman, qui incarne sa fille à l’écran.
Une réflexion sur “THE FATHER (2020, Florian Zeller )”