Depuis Miossec personne n’avait fait sonner les mots ainsi, depuis Arno Santamaria et Brel la théâtralité n’avait jamais été si bien mise en scène en musique.
Le nouvel album Secondes Tigre s’écoute avec le plaisir retrouvé de découvrir un album à l’heure des playlists et des singles.
La chanson française ou la nouvelle scène française depuis quelques années souffrait un peu de la redite et de l’infiltration de l’électronique qui dénaturaient peu à peu l’essence des mots.
Parfois il y a une urgence dans la voix, dans le tempo, comme si quelque chose de grand et d’important devait sortir des limbes de la pensée. Clément Bertrand c’est cette poésie mise en musique sur des boucles et des sons qui nous ravivent le sentiment d’une bande originale oubliée, d’un temps cinématographique inachevé. C’est cette époque lointaine qui renait dans notre esprit, celle de Georges Lautner, de Godard et Roger Vadim. Un temps où l’émotion et la temporalité étaient ce qui comptaient le plus.
Femme Tigre c’est cette pluralité des sens, des sens d’un mot et du sensitif. Ce sentiment que les mots reprennent leur indépendance, que le tout est finalement systémique.