Les dangers de la boisson « anti-alcool »


C’est quoi cette merde? Encore une idée pour vendre plus d’alcool! Pas cool les mecs…

Prendre une boisson du type de l’Outox – qui sera mise en vente vendredi prochain et qui est censée faire disparaître plus rapidement les effets de l’absorption d’alcool -, c’est comme porter un gilet pare-balles troué au milieu d’une fusillade. La comparaison émane du Pr Michel Lejoyeux*, chef du service de psychiatrie et d’addictologie à l’hôpital Bichat – Claude Bernard à Paris. Lui, comme ses confrères, connaît bien l’existence de ces produits camouflants, dont certains circulent sous le manteau. « C’est une hérésie en termes d’alcoologie, un pousse au crime, car ils n’empêchent ni l’addiction, ni la dépendance », continue ce médecin qui est aussi le président de la Société française d’alcoologie. « Ils incitent même à augmenter sa consommation. Et donc les dégâts physiologiques qui y sont liés. »

En pratique, si la composition de l’Outox (qui ne sera dévoilée que vendredi) contient bien, comme l’indiquent certaines indiscrétions, du fructose, du jus de citron et des acides citriques et maliques, aucun de ces produits n’a d’effet scientifiquement prouvé sur le taux d’alcoolémie (alcool dans le sang). Que la boisson soit gazeuse ne changerait pas grand-chose, même s’il existe des hypothèses non prouvées sur un effet favorable des « bulles ». « On sait juste que si l’alcool est pris à jeun, l’alcoolémie monte plus vite », rappelle le Pr Lejoyeux.

« Les buveurs occasionnels vont essayer cette boisson et quand ils se rendront compte qu’elle ne marche pas, ils l’abandonneront rapidement », estime le spécialiste. Les malades alcooliques, à l’affût de toute nouveauté, risquent de souffrir davantage. Et tous ceux qui vont boire plus en se sentant protégés paieront le prix fort puisque ce type de breuvage ne diminue en aucun cas la toxicité de l’alcool. Or, sa consommation excessive est responsable d’environ 45.000 morts par an en France. Quant à l’abus d’alcool chez les jeunes, rançon des nouveaux modes de consommation (bitures express ou binge drinking, apéros géants…), il inquiète de plus en plus les médecins. En 2004, l’alcool aurait entraîné la mort de 320.000 jeunes de 15 à 29 ans. Et ce sont eux qui risquent le plus de tester cette nouvelle boisson, à leurs risques et périls, surtout si c’est dans le but de consommer plus ou de ne pas perdre de points sur leur permis de conduire après une soirée très arrosée.

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