Les tortues, un film touchant et nécessaire pour son universalité singulière.

Les Tortues est bien plus qu’un simple film. C’est une révolution cinématographique, capturant avec finesse les nuances de l’amour et du vieillissement. David Lambert, porteur d’une voix queer affirmée, offre un chef-d’œuvre universel, où la vie, l’amour et la résilience transcendent les étiquettes. À travers Thom et Henri, il célèbre la beauté intemporelle des relations humaines, dans ses meilleurs et mauvais jours.

Un film touchant sur le couple qui se disloque avec le bouleversement de la retraite.

Le film dévoile un traitement intéressant du quotidien et de la prise de conscience du couple et de l’importance de l’autre malgré nos impressions de calme plat.

Le quotidien se construit autour de l’autre, devenu nécessaire sans qu’on n’en ait forcément conscience. Comme le dit si bien la chanson Let Her Go (Passenger) ce n’est que quand l’autre nous quitte que l’on prend conscience de la portée de nos sentiments. Cependant, beaucoup de personne préfèrent quitter quelqu’un que d’assumer sa dépendance de l’autre ou que sa vie n’a de sens qu’en coexistence avec autrui.

On ressort comblé d’un film d’une sincérité aussi bien dans le traitement que dans la manière de saisir la vie de deux hommes qui se sont donnés beaucoup, mais la perspective de la retraite devient effrayante. Comment faire pour ne vivre qu’avec l’autre ? David Lambert arrive à mettre en images les craintes universelles du couple dans la durée. Le réalisateur avoue avoir fait le film qu’il aurait aimé voir dans son adolescence. C’est peut-être pour cela que ça fonctionne en sonnant juste, avec une mise en scène proposant quelque chose de réel. L’histoire est défendue avec brio par un duo remarquable incarné par Olivier Gourmet et Dave Johns

Les LGBTQIA+ et l’amour au cinéma

En mettant en avant les défis relationnels et les ajustements lors de la transition vers la retraite, le film offre une visibilité remarquable à des thématiques universelles telles que le vieillissement, l’amour et la solitude.

Cependant, bien que le film soit louable dans sa représentation des couples LGBTQIA+, il pourrait être critiqué pour son manque de diversité dans d’autres aspects, tels que le casting ou les points de vue narratifs. Bien que l’accent soit mis sur l’universalité des thèmes abordés, certains spectateurs pourraient encore percevoir des obstacles à s’identifier pleinement aux personnages en raison de leur orientation sexuelle spécifique. Oui, il y a encore des gens qui n’arrivent pas à lire au-delà des représentations et ne voient pas le message sous-jacent d’une œuvre. Ces personnes n’iront donc pas d’eux-mêmes au cinéma voir l’histoire d’un couple homosexuel. Pourtant, cette même problématique du quotidien, de la peur du changement, de la solitude sont des thèmes tellement universels qu’on pourrait aisément faire un remake du même film avec un couple hétéro… Et il y en a déjà pléthore de films sur ce sujet !

Malgré les défis de représentation, Les Tortues réussit à s’imposer comme une contribution significative au cinéma contemporain, rejoignant d’autres œuvres marquantes qui explorent les dynamiques des couples vieillissants LGBTQIA+ avec sensibilité et profondeur.

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