Centres de détention pour jeunes filles, femmes enceintes incarcérées et victimes de violences sexuelles, une réalité française longtemps marquée par la répression, le silence, et une absence de reconnaissance. Entre héritage carcéral brutal et dispositifs encore insuffisants, l’accompagnement reste fragile, et la dignité souvent mise à l’épreuve.
Les centres de détention pour jeunes filles en France ont longtemps été des lieux où les femmes ont été enfermées dans des conditions très dures, notamment lorsqu’elles étaient enceintes ou victimes de violences sexuelles. Ces femmes étaient souvent stigmatisées, non reconnues comme victimes, et condamnées sans bénéfices d’une réelle aide de l’État.
Historiquement, les jeunes femmes placées en détention, notamment dans des contextes où leur comportement était perçu comme déviant, étaient soumises à une forme de répression mêlée d’exploitation et de contrôle sévère. On parlait alors d’ »attentats aux mœurs », aboutissant à des sanctions pénales qui amalgamaient la victime et le coupable. Ces jeunes filles étaient contraintes à des travaux forcés, dans des conditions qui exacerbaient leur fragilité psychologique et physique, sans permettre de discernement ni de protection sur leur statut de victimes. La justice et l’administration pénitentiaire semblaient plus focalisées sur leur punition que sur une prise en charge.
Le sort des femmes de nos jours
Aujourd’hui encore, malgré l’évolution des droits, la réalité carcérale des femmes, et notamment des jeunes filles enceintes ou victimes de violences sexuelles, reste difficile. En France, les femmes représentent seulement une petite minorité de la population carcérale, et elles sont souvent regroupées dans peu d’établissements dédiés ou dans des quartiers spécifiques des prisons pour hommes. Cette minorité conduit souvent à des situations où les besoins particuliers des détenues sont insuffisamment pris en compte, qu’il s’agisse d’accès aux soins, à des activités, ou encore au maintien des liens familiaux.
La question des femmes enceintes en prison est particulièrement sensible. Certaines prisons disposent de cellules spécifiques dites « mère-enfant » où les femmes peuvent rester avec leur nourrisson jusqu’à 18 mois, mais ces équipements restent rares en France. La séparation mère-enfant est un moment souvent traumatisant, d’autant que les conditions carcérales ne facilitent pas la socialisation du bébé ni la santé psychologique de la mère.
Par ailleurs, les violences subies avant et pendant l’incarcération — souvent des violences sexuelles, des agressions ou des violences intra-familiales — ne sont pas toujours suffisamment reconnues. Ces femmes sont souvent laissées seules face à leur souffrance, sans accompagnement approprié, ce qui aggrave leur situation. Des témoignages évoquent une « police de la sexualité » en milieu carcéral, avec une surveillance intrusive empêchant les grossesses en prison et des pressions psychologiques lourdes sur les détenues.
Enfin, les femmes détenues, plus encore que les hommes, subissent une forte rupture avec le monde extérieur : éloignement familial, isolement, difficultés d’accès aux soins spécialisés, activités limitées et perte de contrôle sur leur propre corps. Ces conditions pèsent lourdement sur leur dignité et leur avenir.
Les centres de détention pour jeunes filles ou femmes enceintes victimes de violences en France ont longtemps été des lieux de punition et de contrôle d’un groupe fragile, sans reconnaissance ni aide efficace de l’État. Malgré quelques avancées, la réalité d’aujourd’hui montre encore des difficultés majeures à reconnaître le statut de victime, à accompagner ces femmes avec humanité et à garantir leurs droits essentiels, ce qui alimente un cycle de violences et d’exclusion sociale.
À lire notre article sur Mauvaises Filles.
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