Marius et les gardiens de la cité phocéenne embarque petits et grands dans une chasse au trésor urbaine au cœur de Marseille, où mythologie antique et espièglerie des quartiers s’entrelacent. Premier rôle pour Soprano, qui y incarne un guide un brin désabusé, le film mêle humour, aventure et émotions tendres. À travers les ruelles de la ville et les cœurs de ses habitants, Tony Datis signe une œuvre populaire dans le bon sens du terme, pleine d’humanité, qui fait le pari réussi d’un cinéma familial assumé, à la croisée des Goonies, des shônen japonais et de notre folklore méditerranéen.
Notre avis en quelques mots
Un film efficace avec un lore intéressant qui pourrait s’étendre en série d’animation ou en série pour ado, comme celles qu’on retrouvait dans KD2A. Soprano apporte quelque chose d’attendrissant au personnage de Marius et l’ensemble du film propose une belle aventure dans les mythes du Marseille, cité greco-romaine.
Il est intéressant de prendre le temps de raconter l’envers du décor de Marius et les gardiens de la cité phocéenne. Le film est pourtant le fruit de huit années de persévérance, de réécritures et d’un montage financier laborieux — un parcours rare pour une comédie d’aventure française. Il a fallu composer avec la réalité budgétaire, mais aussi convaincre des institutions prestigieuses : ainsi, la basilique Notre-Dame-de-la-Garde a exceptionnellement rouvert ses portes aux caméras, pour la première fois depuis Le Château de ma mère. À l’écran, Soprano impressionne dans ce premier rôle à contre-emploi, mais en coulisses, il a dû relever de vrais défis : apprendre de longs blocs de texte historiques, travailler sa voix pour le cinéma, et même tourner une scène dans l’eau… alors qu’il ne sait pas nager.
Autour de lui, le casting regorge de fraîcheur. Sofia Belabbes et les trois enfants qui partagent l’affiche avec lui sont tous débutants, mais livrent une prestation étonnamment juste, sans naïveté ni surjeu. Leur naturel illumine l’écran. La majorité des seconds rôles sont tenus par des amis ou collaborateurs fidèles de Soprano, ce qui a permis d’installer un climat de confiance rare, perceptible dans chaque plan. Ce cadre bienveillant a permis à l’artiste de se risquer à incarner un personnage à l’opposé de lui-même : Marius, grincheux, manipulateur, un anti-héros méditerranéen qui ne sourit jamais — sauf peut-être à la fin. Une performance qui rappelle les figures rugueuses des années 80.

Le film, quant à lui, multiplie les références assumées à la culture pop et aux récits d’aventure de notre enfance. Le scénario s’appuie sur les racines grecques de Marseille, retravaillées en une légende urbaine originale. L’histoire d’Aldo fait écho à celle d’Ace, le frère de Luffy dans One Piece, et même la chemise de Marius évoque l’arc Dressrosa du célèbre manga. Comme dans Les Mystérieuses cités d’or, on part ici à la recherche d’un monde oublié, caché sous nos pieds. Entre mémoire méditerranéenne, chasse au trésor urbaine, esprit shônen et bande de copains à la Goonies, Marius relie toutes les générations par une même envie de rêve, de transmission, et de réenchantement du réel.
Une aventure pour les petits et les grands
Dans cette aventure familiale qui réunit les générations, Marius célèbre Marseille, sa mémoire, ses figures populaires, ses quartiers et sa beauté parfois insoupçonnée. Ici, l’amour de la cité phocéenne est partout : dans les dialogues, les décors, les ruines antiques, mais aussi dans les regards complices des enfants et dans l’évolution de ce guide cabossé au grand cœur. Le film convoque l’imaginaire collectif avec des références bien senties, des Goonies aux Tortues Ninja, en passant par les mangas comme One Piece ou les séries animées à la sauce KD2A. Le tout dans un esprit de camaraderie, de débrouille et de magie du quotidien.
Comme un rêve d’été en bord de Méditerranée, entre béton, légendes enfouies et promesses d’évasion. Une quête du trésor comme on n’en fait plus, portée par une bande de gamins qui pourraient être les nôtres, et un héros inattendu qui redécouvre ce que c’est qu’avoir foi en quelque chose de plus grand que soi.
Soprano acteur
Pour son tout premier rôle principal, Soprano ne choisit pas la facilité : il campe un Marius grognon, avide, à mille lieues de sa personnalité solaire. Coaché, préparé et investi, le chanteur s’approprie ce personnage atypique, au cœur sec mais au potentiel d’amour immense. Il apprend à canaliser son énergie, à poser sa voix, à incarner un rôle sans forcer. Même la peur de l’eau — qu’il a dû affronter pour une scène — devient un moment de dépassement. Loin du simple caméo d’artiste célèbre, Sopra s’offre ici un vrai rôle de composition, sans tricher, avec sincérité. Et au final, c’est précisément cette sincérité qui rend Marius aussi touchant que crédible.

Le projet du film et comment est née l’idée
À l’origine de Marius, il y a une idée simple : faire Les Goonies… à Marseille. Tony Datis et Soprano partagent une passion commune pour ce film culte des années 80. De cette affinité naît un projet de comédie d’aventure ancrée dans la réalité des quartiers marseillais, avec des gamins, des légendes antiques, et un trésor oublié. Il faudra huit ans, des dizaines de réécritures, une foi indéfectible et beaucoup d’amour pour la ville pour que le film voie le jour. Le réalisateur voulait raconter Marseille autrement : ni misérabiliste ni caricaturale, mais humaine, drôle, vivante, vibrante. Il s’est entouré de Jim Birmant au scénario et a fait le pari de l’authenticité, jusque dans le choix des décors et la lumière des ruelles. Une déclaration d’amour populaire et sincère à une ville souvent mal racontée.
3 choses à savoir sur le film
- Tournage exceptionnel à Notre-Dame-de-la-Garde : Cela faisait 30 ans qu’aucune caméra de fiction n’y avait posé ses pieds. Le père Spinosa, touché par les valeurs du film, a accordé cette autorisation rare.
- Une inspiration shônen : Comme One Piece, le film met en scène une bande improbable qui devient une famille. Un clin d’œil même dans le look de Soprano, dont la chemise rappelle celle de Luffy.
- Une relecture de Marseille : Loin des clichés, Marius montre une ville magique et méconnue. Entre ruelles, vestiges grecs et quartiers populaires, c’est un décor d’aventure grandeur nature, digne des plus grandes légendes.

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9 juillet 2025 en salle | 1h 25min | Aventure, Comédie, Famille
De Tony Datis |
Par Tony Datis, Jim Birmant
Avec Soprano, Nordine Salhi, Walid Ben Amar
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super film, pour toute la famille. Un bon moment à partager.. Je recommande vivement.. Foncez-y!!!
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Merci pour ton commentaire ! N’hésite pas à suivre notre media en t’abonnant et pour la famille la section kiDActu met régulièrement en avant du contenu 6-18 ans 👍 avec des films familiaux
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