Le mélange des genres de Michel Leclerc explore avec finesse la complexité des relations hommes-femmes dans une époque en pleine mutation. À travers des personnages masculins déconstruits, le film met en lumière une masculinité en quête de sens, souvent effacée, s’excusant d’exister sans jamais recevoir de reconnaissance. Il interroge également la diversité des formes de féminisme, rappelant que le changement passe par une révision profonde de la masculinité, et par l’acceptation des émotions dans les rapports humains. Un film où le rire et la réflexion se mêlent subtilement.

On a beaucoup aimé la réflexion sur la société et la déconstruction des genres proposée par Michel Leclerc.
Les trois ponctuations musicales in de Vincent Delerm en plus de sa BO qui rappelle la mélancolie de certaines compositions du film 2046 et In the Mood For Love.

Le film arrive à montrer la complexité d’une époque en mutation où finalement les hommes déconstruits et gentils ragent de ne jamais être récompensé. Ils se plaignent de vivre avec des femmes sans cesse dans la terreur des hommes. Finalement, la déconstruction de l’Homme Alpha pour une masculinité moins néfaste conduit dans ce film à l’image d’un homme effacé, qui s’excuse d’exister, que l’on ne voit pas et ignore.

Le film parle des différentes formes de féministes, car la pensée n’est jamais unique, mais plurielle :
Il y a ces deux courants cités dans le film : Universaliste, intersectionnel, ils en existent plusieurs autres comme le mouvement différentialiste, Pro-sexe, Marxiste et socialiste, Radical ou encore libéral. Finalement, comme le dit si bien Simone, si on veut que les choses changent, il faut que les hommes fassent un travail sur eux en cessant de s’excuser d’exister et d’arrêter d’attendre une récompense ; en soi cela va à l’encontre du principe de changement, changer pour une récompense n’est pas sincère. Il faudrait surtout qu’ils parlent et agissent pour défendre cette autre forme de masculinité.

Les femmes, quant à elles, sont dans la nécessité de se battre contre un conditionnement les poussant à choisir les Hommes alpha, délaissant généralement les hommes émotifs. Le changement ne demande pas forcément de déconstruire la masculinité, mais d’accepter les émotions et remettre la communication entre les genres. N’oublions pas que l’émotion n’est nullement l’opposé du courage.

Un réel plaisir de voir ce casting réuni dans un même film : Judith Chemla, Vincent Elbaz, Léa Drucker, Benjamin Lavernhe Melha Badia et Julia Piaton.

Vincent Delerm l’éternel homme contemplateur

Vincent Delerm dans le film et dans les mélodies de la bande originale
Il avait écrit début des années 2000 la chanson Cosmopolitan qui évoque la prise de conscience d’un homme sur sa relation passée.

D’abord absorbé par une lecture nostalgique, le protagoniste feuillette machinalement des magazines féminins laissés par son ex. Ces pages anodines, remplies d’horoscopes et de conseils beauté, sont les derniers vestiges d’une relation révolue. Mais au détour d’un test, une révélation inattendue le frappe : sans vraiment l’avoir envisagé auparavant, il découvre qu’il a peut-être été un partenaire toxique.

Les paroles « La question avez-vous déjà / Fait souffrir votre partenaire / A obtenu la réponse A / Je n’arrive pas trop à m’y faire » montrent cette prise de conscience brutale, presque accidentelle. Ce qui n’était qu’une distraction devient un miroir impitoyable. Ironiquement, ce n’est ni une discussion honnête avec son ex ni une réflexion personnelle qui l’amène à cette conclusion, mais un simple questionnaire de magazine. Cette révélation, livrée de façon impersonnelle et banale, n’en est que plus amère.

Ce film rejoint cette chanson : On ne doit pas changer pour obtenir une récompense de la part des femmes, mais changer pour aider le genre à aller vers une meilleure compréhension de l’autre et inversement.

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16 avril 2025 en salle | 1h 43min | Comédie dramatique
De Michel Leclerc | 
Par Michel Leclerc, Baya Kasmi
Avec Léa Drucker, Benjamin Lavernhe, Melha Bedia