« La Convocation », premier long-métrage du réalisateur norvégien Halfdan Ullmann Tøndel, se présente comme un thriller psychologique captivant qui explore les zones grises de la moralité et de la vérité. Ce huis clos oppressant, entièrement situé dans une école, crée une tension palpable où les certitudes s’effritent à mesure que l’intrigue se dévoile.
Un théâtre de l’ambiguïté
Un huis-clos sous tension où l’on ne peut se fier à personne, pas même sa propre famille. Ce film révèle combien on doit écouter les enfants sans chercher à induire et à orienter leurs propos. Ne pas se fier aux apparences ou à la rumeur et surtout écouter chacune des versions des différents partis.
Le film plonge le spectateur dans une situation où un incident impliquant deux jeunes élèves, Armand et Jon, déclenche une convocation des parents par la direction de l’école. À travers des confrontations tendues et des échanges où les perceptions divergent, le réalisateur parvient à brouiller les pistes, rendant impossible de discerner qui dit la vérité. Cette approche met en lumière la complexité des relations humaines et la difficulté d’établir une vérité objective, surtout lorsqu’il s’agit d’enfants.

L’importance de l’écoute
Le film soulève des questions cruciales sur la manière dont les adultes interprètent et gèrent les conflits impliquant des enfants. Il nous rappelle l’importance d’écouter attentivement chaque version des faits, sans préjugés ni tentatives d’orienter les propos des enfants. Il met en garde contre la tendance à se fier aux apparences ou aux rumeurs, soulignant la nécessité d’une approche impartiale et empathique pour comprendre la vérité dans toute sa complexité.
Genèse du projet
L’inspiration du film est née d’une anecdote entendue par Halfdan Ullmann Tøndel à propos d’un professeur de primaire en sortie camping avec sa classe. Un conflit entre deux garçons de six ans, utilisant un langage d’adultes, a interpellé le réalisateur sur la façon dont la société associe souvent les enfants à leurs parents. Cette réflexion a conduit le réalisateur à explorer les nuances des conflits et la manière dont nous les gérons collectivement.
Un thriller psychologique
Ce film s’inscrit dans la lignée des grands drames psychologiques, rappelant des œuvres comme Sueurs froides d’Alfred Hitchcock ou L’Ange Exterminateur de Luis Buñuel. Tøndel, petit-fils d’Ingmar Bergman et de Liv Ullmann, s’inspire de ces influences cinématographiques tout en apportant une sensibilité moderne à son récit. Le film offre une expérience intense et introspective, invitant le spectateur à remettre en question ses propres certitudes face à la complexité des relations humaines.
Le huis clos oppressant du film, entièrement situé dans une école, crée une tension palpable où les perceptions des personnages divergents et où les frontières morales se brouillent. le réalisateur plonge le spectateur dans un espace clos qui accentue l’isolement des protagonistes et leur lutte intérieure, tout en interrogeant la notion de vérité. Ce cadre claustrophobique, associé à des scènes étendues, pousse le spectateur à une réflexion intense sur les enjeux émotionnels et psychologiques qui se jouent dans ce microcosme.
À travers cette atmosphère pesante, le réalisateur aborde des thématiques complexes comme la responsabilité parentale, les conflits générationnels et la difficulté de parvenir à une vérité objective. Cette exploration rappelle l’approche psychologique d’Hitchcock, tout en apportant une dimension contemporaine. Le film se transforme ainsi en un thriller psychologique captivant, qui entrelace drame familial et exploration des zones grises de la moralité, offrant une réflexion profonde sur les tensions humaines dans des environnements clos.

Renate Reinsve : une étoile montante
L’actrice principale, Renate Reinsve, apporte une performance remarquable au film. Sa carrière a connu une ascension fulgurante depuis son prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes 2021 pour son rôle dans Julie en 12 chapitres. Cette reconnaissance a d’ailleurs joué un rôle crucial dans le financement de La Convocation, initialement rejeté par le Norwegian Film Institute. L’actrice, qui a cru au projet dès 2016, incarne Elizabeth, une mère d’élève confrontée à cette situation délicate. On accuse son fils d’avoir abusé d’un camarade.
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12 mars 2025 en salle | 1h 57min | Drame, Thriller
De Halfdan Ullmann Tøndel |
Par Halfdan Ullmann Tøndel
Avec Renate Reinsve, Ellen Dorrit Petersen, Endre Hellestveit
Titre original Armand
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Une réflexion sur “La convocation – Un huis-clos sous tension à ne pas manquer”