Julie (En 12 chapitre) | Festival de Cannes 2021 |


En discutant avec des collègues ce qui ressortait de ce film était l’idée « L’histoire d’une génération qui n’a pas de problème et qui s’en invente ! ». Mais ce raisonnement qui compare des films sociaux à des films existentialistes remet en question l’aspect essentiel d’un grand nombre de classiques du cinéma. Pierrot le fou par exemple met en scène un homme qui a le mal de la vie, qui ne se reconnait pas dans cette société consumériste. Qu’en est-il de Julie en 12 Chapitres ?

Le dernier film de Joachim Trier, lui met en scène cette volonté à mordre la vie à pleines dents et qu’importe si demain on regrette notre décision de rompre avec un homme bon sous tout rapport. Tout cela sous une intrigue existentielle et féministe avant tout. Mais dire que ce film se résume uniquement à cela, serait ne pas le comprendre et rester sourd à sa dialectique.

Julie incarnée par Renate Reinsve, représente cette génération qui est perdue entre le traditionalisme et le moderniste. Elle ressemble beaucoup à l’héroïne de la série nordique Home for Christmas. Il y a ce double dialogue entre la femme libérée du diktat d’une société patriarcale et la volonté de vivre malgré tout un conte de fée. C’est difficile d’aimer la vie, d’aimer plaire, d’aimer être aimé, si derrière il y a le conformisme et l’anti-conformisme qui se font la guerre.

Quel que soit le choix, même assumé, il y aura toujours le regard des autres : la famille et celui des amies, qui nous feront regretter de ne pas se soumettre à un modèle idéal.

Julie ne désire pas encore avoir un enfant, car pour elle cela représente la fin de l’insouciance. Elle qui cherche le chemin du bonheur, ne se voit pas piégée dans le rôle d’une mère. Une mère aide à la construction d’une nouvelle vie, une jeune femme se doit de construire une vie, sa vie puis accepter de bâtir une nouvelle famille. Du moins c’est ainsi que la société a construit la représentation sociale de la famille.

Julie a 30 ans, elle subit le syndrome de Ted Mosby, mais cherche avant tout l’Homme qui lui donnera l’impression d’être comprise et l’impression d’être elle-même. Elle cherche sans cesse à être elle-même et ne pas jouer un rôle qui répondrait aux attentes de l’autre.

Le film est frais, il apporte un peu de légèreté dans un festival lourd et triste. Une belle découverte et une interprétation juste.

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