Le film est touchant et prend à contre-pied les clichés du suicide assisté pour parler de la fin de vie avec délicatesse et émotion sincère. On saluera la performance des acteurs et des actrices principaux. La réalisatrice Enya Baroux arrive à insuffler dans le phrasé de ses acteurs toute la bienveillance que l’on devrait avoir pour ceux qui veulent vivre dignement et choisir le bon moment.
Accompagné de la mélodie du tube Voyage Voyage, déjà mis en avant dans « De son vivant », la chanson trouve toute sa splendeur et son sens. Un voyage hors des frontières, celui de l’acceptation et aussi un travail sur soi.
Ndlr : Même si cette reprise n’est pas celle figurant dans le film, nous avons aimé cette émotion offerte par ESTL.
La version disponible dans la bande originale est celle de Barbara Pravi, disponible depuis peu.
Comment dire à ses proches toute la vérité, rien que la vérité
L’annonce aux proches et la difficulté de dire à ceux qui nous sont chers ce que l’on veut vraiment dire. Parfois, on attend tellement, qu’il ne reste plus que peu de temps avant qu’on ne soit adossé au pied du mur.
Le film joue aussi sur l’ironie visuelle en insérant la K7 audio des 2B3 et leur tube « Partir un jour » sans retour… Le film révèle le précieux et l’égoïsme de ceux ne voulant pas laisser partir, à toujours chercher comment réparer ce qui ne peut plus l’être. De peur d’affronter l’irrémédiable, on s’habitue trop facilement à croire dans la posture de ces êtres qui font semblant d’aller bien pour éviter de froisser leurs proches. Il est incroyable combien On Ira nous donne envie de vivre, de prendre le large et aussi revenir à l’essentiel.

Une part de soi dans l’écriture du film – un road trip mêlant les rires et les larmes.
Réalisé par Enya Baroux, est né d’un désir profond de mettre en scène une histoire personnelle et universelle à la fois. Après avoir perdu sa grand-mère, la réalisatrice a ressenti le besoin de désacraliser le deuil à travers une comédie. L’idée initiale était de créer un road-trip centré sur une grand-mère choisissant un dernier voyage en famille plutôt que des traitements médicaux.
Le développement du projet a duré sept ans. Un défi majeur a été d’intégrer les coscénaristes Martin Darondeau et Philippe Barrière, nécessitant une ouverture aux regards extérieurs tout en préservant l’essence de l’idée originale. La réalisatrice s’est rapprochée de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) pour s’assurer de la justesse de son propos, abordant la question du suicide assisté avec pudeur et neutralité.

Sur le plateau, Enya a privilégié un esprit d’équipe, tirant parti de liens préexistants entre certains acteurs. Elle a instauré un dialogue ouvert et une confiance mutuelle, encourageant les acteurs à proposer différentes interprétations. Visuellement, elle a opté pour une esthétique brute et une caméra à l’épaule, évitant les clichés de la comédie traditionnelle. La musique, confiée à Dom La Nena, mêle des compositions originales à des titres additionnels, créant une atmosphère émotionnelle et sensible.
Comme le dit si bien l’actrice Juliette Gasquet, « Je n’avais jamais vu une comédie dramatique aussi profonde et intelligente où l’on se surprend à voir des larmes couler sur les sourires. ». On sent l’amour, le compassion et le vrai dans ce récit. Le résultat est là, un film bouleversant d’envie de vivre et de compassion sur un sujet épineux, porté avec brio par quatre talents : Hélène Vincent, Pierre Lottin, David Ayala et Juliette Gasquet.
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12 mars 2025 en salle | 1h 37min | Comédie dramatique
De Enya Baroux |
Par Enya Baroux, Martin Darondeau
Avec Hélène Vincent, Pierre Lottin, David Ayala
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Une réflexion sur “On ira, le film d’Enya Baroux nous a bouleversé”