La vie, en gros de Kristina Dufková aborde avec finesse et pédagogie les défis de l’adolescence à travers l’histoire de Ben, un jeune garçon de 12 ans passionné de cuisine et confronté à son surpoids.

Les douleurs de l’adolescence
Il y a quelques décennie, Daniel Balavoine chantait dans Petite Angèle l’histoire des révolutions de l’adolecence, parlant d’une douleur ancienne et innévitable.
La jeunesse est une douleur si ancienne, En manque de compréhension | Daniel Balavoine
Plaire aux filles
Le film explore avec justesse le désir de Ben de plaire à Claire, une camarade de classe dont il est amoureux. Cette quête d’amour et d’acceptation pousse Ben à entamer un régime, illustrant les pressions sociales et émotionnelles que subissent les adolescents pour correspondre aux normes de beauté. La réalisatrice parvient à traiter ce sujet avec humour et sensibilité, évitant les clichés sur la grossophobie. On dévoile le cheminement de plusieurs adolescents vivant ce moment comme une forme de redécouverte de soi, mais aussi on commence à chercher à affirmer sa propre identité à un moment charnière où l’on est ni des enfants et ni des adultes.

Passions et communication avec les parents
Le long-métrage met en lumière l’importance des passions personnelles dans le développement de l’identité à l’adolescence. La passion de Ben pour la cuisine est présentée comme une force positive. Le film aborde également la communication avec les parents, un aspect crucial de cette période de transition. Bien que les détails ne soient pas explicites dans les résultats de recherche, on peut supposer que les défis de Ben impliquent des discussions avec sa mère sur son régime et son bien-être.
Approche psychologique du régime
La vie, en gros souligne l’importance d’un suivi psychologique dans le cadre d’un régime, une approche rarement abordée dans les films pour adolescents. Le film montre probablement les trois étapes d’un changement de mode de vie. Si on ne décompose nos objectifs en plusieurs étapes, les risques de rechutes sont fréquents. Changer, c’est vouloir et aussi prendre conscience de pleins de paramètres. Pour cela, il faut des objectifs à court, moyen et long terme :
1. Court terme : Les défis immédiats du régime de Ben et ses effets sur son quotidien.
2. Moyen terme : L’évolution de sa relation avec son corps et son entourage.
3. Long terme : L’acceptation de soi et le développement d’une image corporelle positive.
La réalisatrice Kristina Dufková insiste sur le fait que le thème principal du film n’est pas le surpoids, mais l’acceptation de soi. Cette approche permet d’aborder le sujet de manière plus globale et bienveillante. Sans acceptation de soi et de notre problème, on ne peut pas changer pour nôtre bien être, mais on risque de faire cette démarche pour les mauvaises raisons.
Le film utilise diverses techniques narratives pour rendre son message accessible et engageant. L’utilisation de l’animation en stop-motion crée une esthétique unique, tandis que des passages en animation 2D représentent les pensées intérieures de Ben, permettant au spectateur de mieux comprendre ses émotions.
La vie, en gros réussit à traiter les douleurs de l’adolescence avec pédagogie et sensibilité. En abordant des thèmes comme l’amour, l’acceptation de soi et la santé mentale, le film offre un message d’espoir et de tolérance aux jeunes spectateurs. Il montre qu’il est possible de surmonter les défis de l’adolescence tout en restant fidèle à soi-même, une leçon précieuse pour les jeunes en pleine croissance.
Pourquoi on a aimé ce film ?
Le film explore avec sensibilité les bouleversements de la puberté, des premières amours à la peur du regard des autres, en passant par le harcèlement scolaire et bien d’autres thèmes universels. Porté par une bande-son rock signée Michal Novinski, il capte l’intensité de cette période charnière. On attendait avec impatience un Smells Like Teen Spirit, mais non…. du moins la ligne de basse jouée par l’un des amis du protagoniste nous donne un élan Grunge, avec en fond des posters de David Bowie.
Avec la voix française de la comédie Claire Butard dans le rôle de Claire, le film d’animation de Kristina Dufkova mêle émotions brutes et réalisme, offrant une vision touchante et authentique des défis adolescents.
__________
12 février 2025 en salle | 1h 20min | Animation
De Kristina Dufková |
Par Kristina Dufková, Petr Jarchovský
Avec Alexis Bourtereau, Ema Novotná, Hugo Kovács
Titre original Zivot k sezrání
En savoir plus sur Direct-Actu.fr le blogzine de la culture pop et alternative
Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.


2 réflexions sur “La vie, en gros : Kristina Dufková signe un film d’animation touchant sur l’adolescence et l’acceptation de soi”