Un survival movie existentialiste efficace. Drew Hancock dans sa narration arrive à distiller des éléments qui poussent le spectateur à rester actif et essayer d’anticiper ce moment de bascule. Sophie Thatcher confirme son talent plus que jamais et réussit à nous entraîner dans sa quête de liberté.
Le 29 janvier 2025, le thriller psychologique Companion de Drew Hancock fera son entrée dans les salles obscures, offrant une expérience cinématographique qui bouscule les codes du genre. Ce film, qui mêle habilement science-fiction et horreur, s’impose comme une réflexion profonde sur la nature humaine et les relations affectives à l’ère de l’intelligence artificielle.
Une narration captivante dès les premières images
L’ouverture du film est saisissante : Iris, interprétée par Sophie Thatcher, annonce d’emblée les deux jours les plus heureux de sa vie – celui où elle a rencontré Josh (Jack Quaid) et celui où elle l’a tué. Cette déclaration choc crée immédiatement une tension, incitant le spectateur à s’interroger sur les événements qui ont conduit à cette situation extrême. Réside ici l’Art de Drew Hancock, et surtout le talent d’actrice de Sophie Thatcher ; ils nous emportent dans une série d’indices, pour nous mettre face à la révélation choc, qui hélas a été révélée récemment dans sa seconde bande-annonce !
Bien que la majorité des éléments de twists aient été dévoilés par la bande-annonce 2, nous décidons cependant de mettre un spoiler alert !!!
L’inversion des rôles : quand le robot devient le héros.
Companion opère un renversement audacieux en faisant du robot le personnage principal et de l’humain l’antagoniste. Cette approche n’est pas sans rappeler des œuvres emblématiques comme Frankenstein de Mary Shelley ou le film Freaks, qui ont déjà exploré l’idée que la monstruosité peut se cacher derrière les apparences les plus ordinaires.
Ici, le réalisateur pousse la réflexion plus loin en dotant son personnage robotique d’une humanité surprenante. Cette humanité survient dans sa volonté de survivre et sa prise de conscience des limites de son existence.

Une parabole de la société moderne
Le film peut être interprété comme une critique acerbe de notre société contemporaine, où la quête de simplicité et d’efficacité menace parfois d’éclipser la complexité des émotions humaines. En mettant en scène un robot qui refuse d’être asservi à son programme, Companion soulève des questions essentielles sur le libre arbitre et la nature de la conscience.
Le film juxtapose deux visions des relations : d’un côté, une femme incarnant le désir d’une rencontre authentique et exceptionnelle, et de l’autre, des hommes réduisant les liens affectifs à des objectifs simplistes – sexe ou trophées à exhiber. Cette opposition illustre une vision désenchantée des rapports humains contemporains, où l’on préfère souvent écrire un scénario prévisible plutôt que de s’engager dans l’inconnu et la complexité des sentiments. Le réalisateur transforme cette critique en une œuvre qui interroge le spectateur : l’humain peut-il encore se contenter de la richesse émotionnelle ou choisira-t-il toujours le chemin sans effort, abandonnant la quête de l’autre au profit de solutions immédiates ? Une réflexion amère, mais nécessaire. Pourtant, tout le monde dans le film n’est pas mauvais, même si on dévoile beaucoup d’éléments qui poussent à le croire. L’Homme en grande majorité préfère des femmes qu’il puisse contrôler et éteindre quand il souhaite avoir la paix.

Échos à « Her » et exploration des relations homme-machine
On crée un scénario, on brode autour et on dit que ça marchera mieux. La comparaison avec le film Her de Spike Jonze s’impose naturellement, notamment dans la façon dont Companion aborde les relations affectives entre humains et intelligences artificielles.
Dans ce film, le personnage d’Eli, l’ami homosexuel amoureux de son robot « compagnon » fait écho aux thématiques explorées dans Her, interrogeant notre dépendance croissante aux technologies pour combler nos besoins émotionnels ou sexuels.

Dans la lignée des films de robots récents
Le film s’inscrit dans une tendance cinématographique actuelle qui explore les relations entre humains et robots, aux côtés de films comme Subservience avec Megan Fox ou M3GAN. Cependant, il se distingue par son approche qui fait du robot le personnage le plus humain de l’histoire, renversant ainsi les attentes du public. Ici, on s’attache beaucoup plus à Iris qu’au reste des personnages (ok, le personnage d’Eli (Harvey Guillén) est assez touchant et on a versé une petite larme lors de sa déclaration d’amour).
En fin de compte, le film de Drew Hancock nous invite à réfléchir sur la nature même de l’humanité. Le film s’impose comme une réflexion sur la création et l’humanité. Alors que l’homme cherche depuis toujours à créer à son image, à l’instar d’un dieu, le film suggère que l’étincelle d’humanité pourrait naître là où on l’attend le moins. Cette réflexion profonde, couplée à une narration prenante et des performances d’acteurs prometteuses, fait de Companion un film à ne pas manquer pour les amateurs de science-fiction psychologique et de questionnements existentiels.
Zoom sur Sophie Thatcher
Sophie Thatcher, qui incarne Iris dans ce film, s’est illustrée récemment dans Heretic (2024), Le Croque-mitaine (2023), et les séries Yellowjackets. On a pu la voir également dans Le Livre de Boba Fett. Bien que passionnée de chant depuis l’enfance, sa carrière de chanteuse reste discrète, l’actrice se concentrant principalement sur ses rôles au cinéma et à la télévision. Cependant, elle a sorti plusieurs chansons dont l’un était dans la BO du film Heretic.

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29 janvier 2025 en salle | 1h 37min | Epouvante-horreur, Romance, Science Fiction, Thriller
De Drew Hancock |
Par Drew Hancock
Avec Sophie Thatcher, Jack Quaid, Lukas Gage
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3 réflexions sur “Companion, le survival movie existentialiste de Drew Hancock, on en pense quoi ? | Spoiler Alert”