Vingt Dieux, le premier long-métrage de Louise Courvoisier, plonge le spectateur dans le quotidien authentique du Jura avec une sensibilité remarquable. Le film réussit à capturer l’essence de cette région rurale à travers plusieurs aspects clés : La langue régionale, la fabrication du comté et l’immersion dans le quotidien d’une jeunesse courageuse.
Vingt Dieux nous énormément fait penser à Amanda de Mikhaël Hers. Quant à la musique, elle rappelle beaucoup celle du Le Collège Noir, la série diffusée sur ADN. Vingt Dieux et Le Collège noir partage une culture du fromage, de la vie à la campagne et des grands espaces. L’un est dans le Jura tandis que l’autre se déroule perdu dans les panoramas d’Auvergne.

La langue et l’accent, un cadre authentique pour découvrir la région et son patrimoine
En mettant en avant l’accent jurassien bien prononcé des personnages, le film ancre immédiatement l’histoire dans son terroir et renforce l’authenticité du récit. Celui d’un jeune homme devant faire l’apprentissage de la maturité et des responsabilités sur un fond de patrimoine régional fort. Totone n’a pas le choix, il doit apprendre à changer sa vie de jeune fêtard et essayer de sauver sa famille, c’est-à-dire sa sœur.
En parallèle à cela, nous avons une immersion dans la fabrication du Comté. En effet, la réalisatrice accorde une place centrale à la production du Comté, trésor régional. Le processus de fabrication est décrit en détail, depuis la collecte du lait à 4h du matin jusqu’aux gestes précis de l’artisan fromager. Cette attention portée aux techniques traditionnelles souligne l’importance du patrimoine alimentaire dans l’identité régionale. Et même la manière dont on va montrer ce désir de Totone à vouloir faire du fromage d’abord pour obtenir un prix, mais aussi pour perdurer l’œuvre de son père.
Une jeunesse entre fêtes et labeur
Le film dépeint avec justesse une jeunesse prise entre deux mondes :
– Les festivités locales avec ses bals, les fêtes de village et les courses de bolides sont autant d’occasions pour les jeunes de s’amuser et de se retrouver.
– Le dur labeur. Parallèlement, le film montre la réalité du travail agricole et fromager, avec ses contraintes et ses difficultés.

Cette dualité est incarnée par Totone, qui doit jongler entre ses responsabilités familiales, son désir de produire le meilleur Comté, et sa vie sociale avec ses amis. Toute sa vie n’est plus qu’une lutte entre les compromis et les désirs. Et c’est dans ce quotidien fragmenté que la réalisatrice offre une approche réaliste et poétique de la vie de ses héros.
Louise Courvoisier parvient à créer un équilibre subtil entre réalisme social et dimension poétique. Elle sublime la beauté des paysages jurassiens tout en restant ancrée dans la réalité socio-économique de la région. Cette approche permet au spectateur de s’immerger pleinement dans l’univers du film, ressentant à la fois la rudesse et la beauté de la vie rurale.
En combinant tous ces éléments, Vingt Dieux offre un portrait touchant et authentique de la jeunesse jurassienne, faisant entrer le spectateur dans le quotidien d’une région riche en traditions et en défis. Une comédie dramatique touchante portée par une palette d’acteurs et d’actrices prometteurs !
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11 décembre 2024 en salle | 1h 30min | Drame
De Louise Courvoisier |
Par Louise Courvoisier, Théo Abadie
Avec Clément Faveau, Maïwène Barthelemy, Luna Garret
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Une réflexion sur “Vingt Dieux, immersion dans le Jura”