Look Back de Kiyotaka Oshiyama est une véritable ode au métier de mangaka et à l’amour du dessin, adaptant avec brio le one-shot de Tatsuki Fujimoto. Le film explore la passion et les défis inhérents à la création artistique à travers l’histoire de deux jeunes dessinatrices, Fujino et Kyômoto.

Plongeon dans le quotidien des managaka en devenir au Japon, les concours de publication, les classements de séries. Look Back est un film d’animation à la fois touchant et singulier. On sort des grandes aventures avec des grands décors pour cette fois se plonger dans un récit initiatique mêlant amitié et ambition. Fujino est une enfant surdouée excellant dans tous les domaines, Kyômoto est toute son opposée, elle ne vient plus à l’école, mais a un talent pour le dessin.

On a beaucoup aimé l’esthétique très old school et les passages très cartoonesques où les personnages prennent vie de l’esprit de l’héroïne. Des traits très grossiers et beaucoup de caractéristiques rappelant les premiers mangas. Le film traite de beaucoup de sujets comme l’amitié, les ambitions de réussite et aussi la phobie scolaire au Japon.

Look Back ou l’art d’écrire une histoire en 4 cases.

On trouve étrange le rapport au dessin présenté dans le film, comme si le dessin était quelque chose de futile pour certains et réservé aux enfants. Savoir dessiner est attrayant, mais une fois sorti de primaire et entré dans le secondaire, cela devient étrange, au point où les gens qui ne font que ça sont désignés comme des «Otaku flippants».

Au pays du soleil levant, on appelle « Gakkou Shinbun » le journal de l’école, il est comme le lien entre l’école et les parents. Il y a une cérémonie de la remise du journal et tous les contributeurs semblent prendre cela comme une tâche sérieuse. C’est une mission et un honneur. Au point, où les différents élèves ayant le titre mangaka de l’école s’affrontent pour devenir le meilleur dessinateur, celui ayant la plus grande imagination et capable de dessiner un maximum de chose en 4 cases. Cette quête à la capacité d’illustrer et de tout dessiner rappelle le conseil donné par Jim Lee, qui explique que pour s’épanouir il faut savoir trouver son propre style, pour cela il faut dessiner, dessiner encore et encore.

Le film d’un passionné sur le récit de passionnés solitaires

Kiyotaka Oshiyama, lui-même animateur passionné, a mis en place un processus d’animation novateur pour ce film, reflétant l’essence même du manga original. En utilisant un workflow où les animateurs étaient responsables de leurs plans de A à Z, il a préservé la spontanéité et l’expressivité du trait, si cruciales dans le monde du manga.

Le film met en lumière les joies et les peines du dessin, illustrant le parcours souvent solitaire des artistes. Il aborde des thèmes comme la découverte du talent, la rivalité créative, et la quête de reconnaissance, tous centraux dans la vie d’un mangaka.

À travers des scènes mémorables, comme la danse sous la pluie ou la course à travers la ville, Kiyotaka Oshiyama capture visuellement l’euphorie de la création et la complicité entre artistes. Ces moments traduisent l’émotion pure que peut procurer le dessin, tout en soulignant les sacrifices et les doutes qui accompagnent cette vocation.

Look Back célèbre la beauté du processus créatif et l’importance de la persévérance dans le monde exigeant du manga, rendant hommage à tous ceux qui consacrent leur vie à cet art.

Gakkou Shinbun – Le journal de l’école au Japon

Au Japon, le journal scolaire (« gakkou shinbun ») est un outil pédagogique clé. Il aide les élèves à développer des compétences rédactionnelles, l’esprit critique et le travail d’équipe. Il joue également un rôle de communication, informant à la fois l’école et les familles. Le journal reflète des valeurs éducatives japonaises comme la responsabilisation des élèves et l’esprit communautaire. Ancré dans la tradition, son importance remonte à l’ère Meiji, où l’écrit et la presse ont contribué à la diffusion du savoir. Le journal scolaire incarne ainsi un lien entre pédagogie, culture et histoire japonaise.

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Les 21 & 22 septembre 2024 au cinéma
De Kiyotaka Oshiyama | 
Par Kiyotaka Oshiyama
Avec Yumi Kawai