Astrid Rondero et Fernanda Valadez explorent dans Hijo de Sicario l’héritage tragique des enfants liés à la violence des cartels au Mexique. Leur film interroge la possibilité pour un jeune homme d’échapper à un destin imposé par la criminalité, en utilisant une narration fragmentée et visuellement diversifiée pour capturer les étapes de sa vie.

Hijo de Sicario se révèle être une œuvre poignante qui explore avec une rare intensité les thèmes de la violence héréditaire, de l’innocence sacrifiée, et du poids écrasant du destin. Le jeune Sujo, protagoniste du film, incarne tragiquement l’enfant marqué dès sa naissance par l’ombre sanglante de son père, un tueur à gages redouté. À travers son regard d’enfant, le spectateur est confronté à la brutalité du monde des cartels au Mexique, un univers où l’innocence est une denrée rare et où les enfants, qu’ils soient victimes ou descendants des bourreaux, ne sont que les pions d’une violence qui les dépasse.
Mais le film ne se contente pas de nous plonger dans cet enfer : il trouve sa véritable force dans la place qu’il accorde aux femmes. Elles sont les ancrages d’humanité dans ce récit implacable, les gardiennes de la douceur et de la rédemption. La tante de Sujo, personnage central et touchant, incarne à merveille cette résilience féminine qui contraste si puissamment avec la brutalité masculine qui domine le film. À travers elle, et d’autres figures féminines, le film explore la capacité de ces femmes à offrir un abri, un refuge où l’innocence de Sujo peut, ne serait-ce que brièvement, être préservée. Cette opposition entre la violence masculine et la tendresse féminine est l’une des plus grandes réussites du film.
Le destin, enfin, est au cœur du récit. La question qui hante le film est celle de savoir si Sujo peut échapper à l’héritage funeste de son père ou s’il est inéluctablement condamné à répéter les mêmes erreurs. Ce dilemme entre déterminisme et libre arbitre confère à Hijo de Sicario une profondeur réflexive qui dépasse le simple cadre d’un drame sur la violence des cartels. Il s’agit avant tout d’une méditation sur l’identité, la survie et la quête de rédemption dans un monde où le mal semble omniprésent.
Un film qui ne parle pas uniquement de la violence, mais surtout une œuvre sur l’humanité qui persiste, même dans les contextes les plus désespérés. Une expérience cinématographique bouleversante et nécessaire.
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21 août 2024 en salle | 2h 00min | Drame
De Astrid Rondero, Fernanda Valadez |
Par Astrid Rondero, Fernanda Valadez
Avec Juan Jesús Varela, Yadira Pérez, Karla Garrido
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Une réflexion sur “Hijo de Sicario : Un Drame Intense sur la Violence Héréditaire et la Quête de Rédemption”