On a vu pour vous Project Silence, le nouveau film suspens venu de Corée


Project Silence cruellement efficace malgré un scénario bateau, on est dévoré par ce survival coréen. Le réalisateur joue sur nos peurs les plus profondes et ça fonctionne, nous faisant oublier le scénario assez basique. Porté à l’écran par un casting de qualité et une grande découverte pour nous de Ju Ji-Hoon dans le rôle du Pompiste/dépanneur intrépide et arnaqueur.

Copyright 2023 CJ ENM Co., Ltd., CJ ENM STUDIOS, BLAAD STUDIOS ALL RIGHTS RESERVED
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Silence Project : pourquoi ce film marche ?

La peur de l’inconnue (chronophobie ou néophobie… à ne pas confondre avec la Xénophobie) et la peur du brouillard (homichlophobie) sont deux choses de très connues. Le brouillard est inquiétant, certes poétique, tant qu’on sait où l’on va. Mais ici, il agit comme une barrière entre la zone du sinistre et la vie plus calme. Comme le dit si bien l’une des protagonistes à la fin du film « On n’était pas si loin de la ville pendant tout ce temps ».

En soi, on a surtout peur de l’inconnu, de ne pas savoir où l’on va et aussi si on va venir nous sauver. On a peur de mourir tout seul et sans pouvoir se battre contre cette menace qui est partout et invisible ! Chaque élément familier devient un obstacle et nous devons faire attention aux autres et aussi à ne pas être un danger pour nous-même.

La peur que la société nous abandonne

La peur que l’État ne puisse plus nous protéger. On nait et on grandit avec l’idée que la société est garante de notre sécurité et nous viendra en aide en cas de tragédie. Pourtant, dans ce film, on découvre rapidement que lorsqu’il faut échapper à des dangers immédiats, il va falloir se débrouiller tout seul. L’État ici est représenté par un fonctionnaire, qui va peu à peu devoir remettre en question ses propres jugements sur la société, les citoyens et aussi ses croyances personnelles. Le tout souligné par une peur de l’abandon (automisophobie) provoquant une anxiété. Pour mieux comprendre cette peur de l’abandon de la part des institutions, on peut se référer à l’anomie, en sociologie, qui décrit une situation où les normes sociales se désintègrent, créant un sentiment de désorientation et de vulnérabilité. Entraînant une anxiété liée à l’idée que l’État, ou les structures sociales en général, ne soient plus capables de garantir la sécurité et l’ordre.

Il y a cette petite dernière, la peur des animaux sauvages (agrizoophobie). Ils sont imprévisibles et on ne sait jamais ce qu’ils vont faire. Nous avons domestiqué plusieurs espèces d’animaux et les voir se retourner contre nous est quelque chose d’effrayant. Un échec et aussi une remise en question de notre auto-élection d’espèce supérieure sur les autres. Ici, l’Homme a joué à dieu en créant ces chiens enragés, il va devoir payer son affront.

Project Silence est un bon film sur le plan de la maitrise des différentes peurs de l’Humanité. Son pitch n’est pas forcément très novateur, mais le traitement reste efficace et fonctionne parfaitement, captivant ainsi le spectateur. On passe un bon moment de cinéma, c’est ça l’essentiel ? !

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Note : 4.5 sur 5.

21 août 2024 en salle | 1h 36min | Action, Fantastique, Epouvante-horreur, Thriller
De Tae-gon Kim | 
Par Tae-gon Kim, Joo-Suk Park
Avec Sun-kyun Lee, Ji-hoon Ju, Hee-won Kim
Titre original Talchul: Project Silence


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