Le film Sky Dome 2123 est une œuvre innovante qui questionne notre rapport à l’environnement et à l’avenir de l’humanité. Situé dans un futur où la sécheresse menace la Terre, le récit explore une société dans laquelle les personnes de plus de 50 ans sont transformées en arbres pour préserver les ressources. Cette vision dystopique de notre monde aborde les crises contemporaines telles que le réchauffement climatique, les migrations forcées et les pandémies. Contrairement aux récits post-apocalyptiques habituels, où l’humanité triomphe toujours, Sky Dome 2123 remet en question notre arrogance envers la nature et notre capacité à surmonter les défis que nous avons créés.

Les réalisateurs, Sarolta Szabó et Tibor Bánóczki, ont opté pour une animation hybride, mêlant prises de vues réelles et rotoscopie, pour donner vie à leurs personnages et à un monde visuellement saisissant. Le film invite les spectateurs à réfléchir sur notre responsabilité envers la planète et à envisager un avenir où l’humanité fait partie intégrante d’un écosystème plus vaste, remettant en question nos notions de survie et de progrès.

Au cœur de cette noirceur pessimiste, l’amour émerge comme une force puissante qui défie les normes sociales et les impératifs environnementaux. Le protagoniste, Stefan, confronté à la perte imminente de sa femme, Nóra, se lance dans une quête désespérée pour changer leur destin. Leur histoire d’amour transcende les limites de la survie individuelle, remettant en question les priorités de la société et de l’espèce humaine dans son ensemble. Alors que le monde se trouve au bord du précipice, Stefan et Nóra représentent une lueur d’espoir, symbolisant la capacité de l’amour à inspirer le courage et à défier les conventions établies. Leur choix de s’élever au-dessus des exigences de la survie personnelle pour rechercher un avenir plus grand soulève des questions sur la nature même de l’humanité et sur ce qui justifie notre existence.

Le film transcende les frontières du genre dystopique pour explorer les profondeurs de l’âme humaine et les possibilités infinies de l’amour. Ici, l’amour est un dépassement de soi, un sentiment qui n’entre pas dans le plan d’une société dans laquelle l’Homme n’est qu’un petit maillon d’une grande entreprise. L’amour est ce grain de sable qui vient enrailler le système. On ne peut rien faire, ni contrôler, car il est en dehors de la logique de cette société où nous sommes programmés à ne vivre qu’un temps et à céder notre biologie et système organique à la Terre.

Un film sur l’amour et la fuite. On pense beaucoup à Time Out où les gens paient avec le temps de vie qu’il leur reste. Or, ici, il n’y aucun retour possible, certains vont tricher, d’autre s’enfuir… Mais pour aller où, car il ne reste plus rien de bon en 2123 ? La grande qualité du film est graphique, la proposition d’un roadmovie contemplatif fait qu’il faudra plusieurs visionnages pour appréhender la profondeur du propos.

Le récit dévoile un espoir d’une communion avec la Nature et l’Être aimé, allant envers et contre tous. On a du mal à suivre dès la première lecture l’ensemble du récit, tant le propos est dense. Malgré de nombreuses actions, qui nous emportent dans un ailleurs et une atmosphère déconnectée de nos référentiels, le film reste splendide sur le plan artistique. En effet, le côté très chargé n’enlève rien à la beauté de la réalisation qui est soignée et propulse le spectateur dans une dystopie effrayante.

Ce monde futuriste est pourtant si proche et risque d’arriver plus tôt qu’on ne le pense. On peut se dire que ce n’est pas vraiment notre problème, l’histoire se passe dans presque 100 ans, mais comme le chante Michael Furnon dans son tube Respire (Mickey 3D), il faut faire attention, car bientôt « y aura plus personne pour te laver les mains.».

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24 avril 2024 en salle | 1h 52min | 
Animation, Drame, Romance, Science Fiction
De Tibor Bánóczki, Sarolta Szabó | 
Par Tibor Bánóczki, Sarolta Szabó
Avec Renátó Olasz, Zsófia Szamosi, Zsolt Nagy
Titre original Müanyag égbolt