Un film de certitude et de doute. Et s’il existait autre chose, une autre manière de voir les choses. La réalisatrice Lkhagvadulam Purev-Ochir avec subtilité parle du chamanisme.

À travers le personnage de Zé, la réalisatrice cherche à éclaircir cette pratique et changer le regard et les fantasmes l’entourant. On a tendance à confondre ces rites avec la magie, alors qu’aucune des variantes n’en utilise. Le chaman est un guide spirituel, celui qui communique avec l’au-delà, celui qui apporte des réponses. Si l’on devait faire une analogie avec une pratique plus contemporaine, on pourrait trouver des similitudes avec les personnes proposant de la guidance ou du tarot.
Ce qui est frappant en regardant ce film, c’est qu’on ne sait plus où sont les frontières dans une réalité pourtant très compartimentée. Cet ado joue un rôle dans la société des vivants, celui du guide apportant l’apaisement. Il vit dans la jonction entre le monde des vivants et des morts. Sans le costume, on aurait l’impression que cela s’arrête, qu’il sort du personnage, mais il n’en est pas moins ; il a du mal à vivre parmi les vivants, car il est comme un poste de radio en mode automatique, que l’on laisserait allumé. Il n’aime pas le bruit venant perturber les fréquences et le faire vaciller, perdant l’équilibre entre deux instances, deux mondes que tout oppose.
Sa rencontre avec cette jeune adolescente vient remettre en question ses certitudes d’un mode de vie compartimenté, il n’arrive plus à avoir un pied ici et un second là-bas. Il doit faire face à une prise de conscience, celle d’un autre possible.
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24 avril 2024 en salle | 1h 43min | Drame, Romance
De Lkhagvadulam Purev-Ochir |
Par Lkhagvadulam Purev-Ochir
Avec Tergel Bold-Erdene, Nomin-Erdene Ariunbyamba
Titre original Ser Ser Salhi
L’occident et sa coupure avec la Nature et les anciens.
Le chamanisme est une pratique spirituelle et religieuse ancienne, présente dans de nombreuses cultures à travers le monde. On confond souvent la pratique avec celle du vaudou et de la magie. Dans les sociétés de culture chrétienne, il est courant de catégoriser tout ce qui dépasse le domaine de la pratique religieuse comme relevant de la magie … Ainsi, les voyants, les jeux de hasards, la consultation des guides et des oracles sont très mal perçus. Pourtant, dans l’Ancien Testament, de nombreux personnages avaient recours à la science des rêves ou encore la Kabbale, qui est une tradition ésotérique-mystique du judaïsme remontant à l’Antiquité. Elle se concentre sur l’étude de la nature de Dieu, de l’univers et de l’âme humaine.
Pour faire simple, la Kabbale et les pratiques chamaniques partagent des similitudes dans leur quête de compréhension spirituelle et de connexion avec des réalités invisibles. Tous deux utilisent des rituels, la méditation et la symbolique pour explorer le divin et l’univers. Ils cherchent à guérir, à obtenir des visions et à comprendre les mystères de l’existence.
Par exemple, ces deux traditions utilisent souvent des états altérés de conscience pour accéder à des connaissances spirituels. De plus, elles partagent l’idée que l’univers est rempli de forces invisibles et que la pratique permet de s’aligner sur celles-ci. On vous conseille de lire la fiche Wikipédia très fournie sur ce sujet.
Les différents types de Chamanisme
Voici quelques-uns des types de chamanisme les plus connus :
Chamanisme sibérien : Originaire de la Sibérie et souvent considéré comme l’origine du chamanisme, il englobe diverses pratiques chamaniques des peuples autochtones de cette région.
Chamanisme amazonien : Pratiqué par de nombreuses tribus autochtones d’Amazonie, il se caractérise par l’utilisation de plantes hallucinogènes telles que l’ayahuasca pour entrer en transe.
Chamanisme nord-américain : Pratiqué par les peuples autochtones d’Amérique du Nord tels que les Amérindiens, il comporte une grande variété de traditions et de croyances, y compris des rituels de guérison, des quêtes de vision et des danses de tambour.
Chamanisme mongol : Pratiqué par les peuples mongols et turcs de l’Asie centrale, il comprend des rituels de divination, des cérémonies de guérison et des pratiques liées à la communication avec les esprits.
Chamanisme coréen : Connue sous le nom de « mudang » en Corée, cette forme de chamanisme implique des pratiques rituelles visant à communiquer avec les esprits et à apaiser les ancêtres.
Chamanisme africain : Pratiqué dans de nombreuses régions d’Afrique, il varie énormément en fonction des cultures et des traditions locales. Les pratiques peuvent inclure la divination, la guérison et le culte des ancêtres.
Néo-chamanisme : Une forme moderne de chamanisme qui incorpore souvent des éléments de différentes traditions chamaniques du monde entier, adaptés aux contextes contemporains.
À lire et regarder
Zoom sur le chamanisme.
Le chamanisme, une expérience de l’invisible (Radio France)
Comprendre l’essence du chamanisme
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2 réflexions sur “Un jeune chaman, immersion dans l’entre deux et une autre perception de notre monde”