Le cinéma Coréen est en pleine explosion en France et Kim Jee Woon revient avec un nouveau film Ça tourne à Séoul, et profite par la même occasion pour sortir la remastérisation 4K de trois de ses films.

Dans ces trois films, il y a l’excellent 2 sisters qui rend hommage au cinéma d’horreur. Kim Jee Woon avoue être un grand fan de L’exorciste qu’il connaît sur le bout des doigts. En 2004, au moment de la sortie de son film, la France commençait tout juste à tourner son regard vers le cinéma asiatique ; avec comme tête de file Miyazaki pour l’animation et Wong Kar Wai pour le cinéma en prise de vues réelles.

L’essor du cinéma Coréen trouvera son acmé avec l’émergence du phénomène de la K-Pop et la culture qui en découle. Au début des années 2000, il était difficile pour un réalisateur comme Kim Jee Woon de trouver un public qui est principalement habitué au cinéma d’horreur américain et le J-Horror venu peu à peu imposer ses codes en occident.

Two Sisters le renouveau du cinéma fantastique asiatique

Dans 2 Sisters est impressionnant tant par sa photographie, ses mouvements de caméra incroyables et déroutants. Kim Jee Woon propose une hybridation des genres fantastique, horreur et du Drame coréen. Nous sommes dans un renouveau du cinéma fantastique asiatique se caractérisant par une nouvelle vague de films hybrides, échappant à une classification stricte en tant que film d’horreur ou fantastique. Cette tendance a été influencée par des œuvres majeures telles que Ring de Hideo Nakata, qui s’inspire du roman de Kôji Suzuki. Ces films ont contribué à redéfinir les frontières du genre et ont ouvert la voie à des créations originales et novatrices dans le cinéma asiatique.

Le plus intense dans 2 Sisters c’est le maniement des codes de l’horreur et réussir à bouleverser les clichés. Il fait intervenir un fantôme en pleine journée, là où les conventions de l’horreur voudraient que cela n’arrive que durant la nuit ou dans une pièce peu éclairée. Il n’y a pas de vrais Jump Scares, le réalisateur propose plusieurs scènes qui sont très classiques dans leur traitement scénaristique, mais novatrices dans la manière de les montrer au spectateur.

L’origine du projet

L’histoire de « Deux sœurs » trouve ses origines dans un conte populaire coréen intitulé « Janghwa et Hongryun » (Rose et Fleur Lotus), transmis oralement à travers les siècles. Les deux personnages principaux, Su-Mi et Su-Yeeon, portent les noms de ces deux fleurs, ce qui reflète l’influence profonde de cette légende sur le film.

Kim Jee-Woon s’est inspiré de ses propres expériences et émotions pour créer les personnages, offrant une vision originale de la famille et du dysfonctionnement familial dans ce contexte horrifique. La maison familiale devient un lieu à la fois effrayant et symbolique de la condition mentale de l’héroïne Su-Mi, explorant ainsi des thèmes complexes à travers une approche cinématographique novatrice.

La J-Horror c’est quoi au juste ?

La J-Horror, littérature et cinéma d’horreur japonais, se démarque par son ancrage dans l’horreur psychologique, mettant en scène des fantômes vengeurs et des esprits tourmentés, souvent incarnées par des yūrei, des fantômes japonais.

La J-Horror se focalise sur des histoires de fantômes des ères Edo et Meiji, mais son véritable essor a débuté dans les années 1990 avec des œuvres marquantes comme « Ring » et « The Grudge », qui ont propulsé ce genre à l’échelle internationale. Par la suite, des remakes américains ont vu le jour et les caractéristiques physiques des fantômes ont peu à peu influencer le cinéma occidental, qui a mis en scène des jeunes filles aux cheveux longs et noirs masquant le visage.

La J-Horror s’étend également aux mangas, aux animes, et aux jeux vidéo, marquant de manière indélébile la culture de l’horreur.

LE 15 NOVEMBRE AU CINÉMA
EN VERSIONS RESTAURÉES 4K