Le meilleur métafilm jamais réalisé à ce jour, Kim Jee-woon dépeint l’art cinématographique et l’élève au rang d’une passion dévorante.

Comment une œuvre cinématographique peut-elle surpasser son créateur ? Entre la soif de reconnaissance et la guerre des égos, Ça tourne à Séoul est un plongeon dans le monde du cinéma de genre coréen. Nous suivons Kim, un réalisateur-scénariste cherchant à prouver sa légitimité au sein du monde cinématographique, mais chacune de ses tentatives lui donne l’impression d’être un éternel incompris par les critiques le décrivant comme un raté.

Le film est une succession de scènes issues du film en cours de production (en Noir et Blanc), ainsi que d’un film imaginaire que le réalisateur s’invente et idéalise. Son cinéma est à la fois classique et vise à dérouter le public en proposant quelque chose d’innovant, avec de nombreuses références à la structure narrative et esthétique du film noir, de l’expressionnisme allemand et de l’esthétique hitchcockienne.

Ça tourne à Séoul est aussi une série de plans révélant le fantasme d’un artiste maudit cherchant à prouver sa vision unique du 7e art. Le film regardé par le spectateur ressemble à un long making-off sur un film n’existant pas, qui ne pourra jamais voir le jour. Pourquoi ? Car il n’est qu’une suite de lieu commun du cinéma de genre et aussi de rêveries. Kim propose quelque chose qui se veut être incroyable en voulant tellement surpasser son maître, et va sans cesse faire des re-shoot, espérant ainsi transformer un film moyen en chef-d’œuvre.

Dans un désir dévorant et un coup de folie, il tente de convaincre le monde de son statut d’artiste. Le film dévoile également la mise en place d’un plan séquence incroyable.

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8 novembre 2023 en salle / 2h 15min / Comédie dramatique
De Kim Jee-Woon
Par Yeon-Shick Shin
Avec Song Kang-Ho, Im Soo-Jung, Jeon Yeo-bin
Titre original Geomijip