LE DERNIER VOYAGE DU DEMETER : Les femmes et les enfants d’abord !


Le film démarre sur le naufrage du Déméter aux larges des côtes anglaises, un bateau marchant vidé de son équipage revenant d’une traversée de quatre semaines éprouvantes. Un film oscillant entre naturalisme et réalisme. Le croisement de ce traitement brut avec un Dieu absent fait jaillir les ténèbres et le fantastique.

Le réalisateur n’a pas peur de montrer et de faire venir ce monstre. Il essaie même de dévoiler les différentes étapes de son développement. Il fait même le pastiche d’un plan très célèbre tiré du film Nosferatu montrant le vampire de manière imposante sur le bateau. En mettant en scène cette relecture du monstrueux vampire hantant le navire, le réalisateur démontre que les codes du film d’horreur et fantastique peuvent cohabiter avec un traitement presque documentaire.

Une distribution technique de choc :

Bien que cette traversée soit la plus anxiogène qu’il soit, cet épisode est constamment survolé au cinéma. En 2007 et 2012, l’artiste espagnole Ana Juan lui dédia une œuvre complète baptisée Demeter. Un récit illustré traitant de cette traversée effroyable. Quant est-il de ce film au budget explosif ? Avec comme chef de la photographie TOM STERN (L’exorcisme d’Emily Rose), le gigantesque Javier Botet en bête démoniaque et GÖRAN LUNDSTRÖM aux maquillages FX dont le travail est magnifié par DAVID LINGENFELSER (superviseur des effets visuels ). Le rôle de David consistait à prolonger le travail fait sur le plateau pour rendre le rendu final le plus immersif possible pour le spectateur. On doit croire cette traversée et aux différents dangers à bord. Bien que les décors soient réalistes et que tout a été fait pour limiter au maximum les effets spéciaux, David a dû trouver des méthodes pour magnifier le tout, afin de faire en sorte que le travail des maquilleurs FX reste en adéquation avec le choix de la photographie de Tom.

Un travail long et minutieux, car il y a 5 formes d’évolution qui sont montrées dans ce film : Nosferatu émacié et affamé, le loup-garou squelettique, Nosferatu homme, Nosferatu chauve-souris et Dracula pleinement repu, le stade auquel il peut se fondre dans la masse humaine. Toutes ces transformations ont nécessité que l’acteur Javier Botet se rase complètement le crane et endure 3 à 5 heures de maquillage. Quant au navire, une partie a été construite en grandeur réelle, pour être filmé au sein du studio possédant d’immense bassin. L’ensemble de la production s’est déroulée au Studio Babelsberg AG et aux Studios de Malte en essayant de récréer au maximum des décors réalistes, des maquillages réalistes, même les costumes ont été produits pour calquer parfaitement à l’époque où se déroule le récit.

En définitive, le réalisateur arrive à s’en sortir en proposant un film avec des effets à l’ancienne et en essayant d’éviter les gros effets spéciaux comme on a pu voir dans les films sortis depuis Dracula 2001 ou Van Helsing.
Si trop d’effets tuent l’effet de stupeur, durant tout le film, on échappe à un traitement de blockbuster. Même si à la toute fin, on ressent comme un basculement, on arrive dans une autre atmosphère, plus proche de celle utilisée à la fin de Dracula Untold. Peut-être comme pour souligner que le temps du récit sur le navire n’est pas le même que celui de Londres. Nous ne sommes plus dans un huis clos, mais ce vampire est tellement terrifiant qu’il arrive à être partout à la fois dans une grande ville où l’on s’y sent à l’étroit.

La tragédie humaine, quand la fin est prévisible.

Ici, on assiste au naufrage d’un bateau, un peu comme dans Titanic on a cette sentence maléfique qui plane sur le Déméter… On observe ce film avec fascination et sadisme. Même si on ne voit pas de manière excessive le sang, la seule chose qui soit mise en avant est la maladie rongeant les victimes de Dracula. Le personnage principal, un scientifique, est épris de vérité et veut comprendre pourquoi et comment ce monstre peut faire cela.

En définitive, ce film marque indéniablement le retour tant attendu des vampires sur la scène cinématographique. En jonglant habilement entre naturalisme et réalisme, il nous offre une expérience captivante ancrée dans une véritable histoire de vampire. Le récit, amorcé par le mystérieux naufrage du Déméter, explore avec minutie les différentes phases de transformation de la créature immortelle. Le réalisateur opte judicieusement pour une approche équilibrée, évitant les artifices excessifs et privilégiant une esthétique quasi documentaire qui amplifie le sentiment d’authenticité.

Entre naturalisme et réalisme, un témoignage puissant du renouveau des vampires dans le paysage cinématographique. Oui, les vampires sont de retour au cinéma !

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Note : 5 sur 5.

23 août 2023 en salle / 1h 58min / Epouvante-horreurThriller
De André Øvredal
Par Zak OlkewiczBragi Schut
Avec Corey HawkinsAisling FranciosiLiam Cunningham
Titre original The Last Voyage Of The Demeter

Comment expliquer que le public n’a pas aimé le film :
Les gens vont avec des attentes qui ne sont pas les bonnes et donc sont majoritairement déçus… On peut ajouter également que la bande-annonce et le marketing autour du film étaient mal orientés. Le marketing était efficace car un grand nombre de personnes sont allées le voir, mais il n’est pas suffisamment clair sur les intentions du réalisateur : faire un film réaliste avec un vrai acteur pour Dracula, dévoiler une progression du monstre durant tout le film et donner un aspect naturaliste au récit.


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