Un film surprenant qui par l’absurde fait jaillir le vrai caché derrière le faux et le manque d’empathie. QUENTIN DUPIEUX le maître des comédies barrées usant de situations improbables et absurdes signe un film d’une heure sept faisant le réquisitoire d’une société perdue.

Yannick est la personnification du raz le bol des invisibles et par ce film le réalisateur dresse une critique d’une société à bout de souffle, en évoquant les thèmes du stress, des transports, du désir d’être écouté, le manque d’amour.

Par l’absurde, Yannick se dresse comme le porte-parole des invisibles et du peuple voué à être pris en otage sans pouvoir rien dire. Il dévoile l’absurdité de notre époque où nous devons faire énormément de procédures et d’étape pour simplement se divertir. Cette phrase forte sur la peur de rater le dernier train est sanglante. Le personnage cristallise toutes ces personnes sans nom et sans visage qui déambulent dans notre société et qui chaque jour font un métro-boulot-dodo. Elles meurent du manque d’amour, du manque de compassion et surtout d’attention.

La prochaine fois que vous irez au cinéma, au théâtre, vous ne regarderez plus de la même façon ceux qui partent pressés en devant courir pour prendre le dernier RER. Ceux qui doivent batailler pour avoir le plaisir de se divertir, mais devront passer une heure minimum à l’allée et au retour. Le film met également en lumière le contraste entre les différentes classes sociales, certains ont les moyens d’être au centre de Paris et n’ont pas les mêmes préoccupations que les banlieusards devant choisir entre le plaisir de manger à Paris ou attraper le dernier train.

Yannick est en quelque sorte le cri du peuple, ceux qui vivent dans une réalité alternative, ceux qui doivent subir en silence.

Une fois de plus, QUENTIN DUPIEUX prouve que l’on peut dire beaucoup et surtout parler de tout en moins d’une heure dix.

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2 août 2023 en salle / 1h 07min / Comédie
De Quentin Dupieux
Par Quentin Dupieux
Avec Raphaël Quenard, Blanche Gardin, Pio Marmaï