Envole-moi, ou l’histoire d’une seconde chance, nous avons tous le droit à des moments d’égarement, mais on peut changer le cours de notre vie par nos actions et nos rencontres. Qu’importe si elles sont imposées, nos expériences futures vivent au présent.

Certains resteront bloqués sur la fable sociale que le film offre, un Intouchable version 2, un remake du film Le temps d’un automne, bref qu’importe l’élément de comparaison, ce film reste avant tout l’histoire d’un jeune adulte qui vit avec une blessure qui l’empêche de se construire. Son père est absent et ne donne jamais de son temps, ses patients sont devenus une raison de vivre, comme pour chercher à réparer l’erreur commise avec la mort de sa femme. Une erreur où il n’a pas laissé son fils voir sa mère une dernière fois.

En général, ce genre de film fonctionne sur l’affecte, tout est déjà joué d’avance : nous avons une happy-end et une seconde chance qui s’offre au héros, qui va revenir sur le droit chemin. Personne ne ressort de ce film autrement qu’avec le sourire en se disant «Oui, mais…», nous sommes très loin des films tels que De battre mon cœur s’est arrêté ou L’homme qui voulait vivre sa vie, deux films qui jouent la carte de la tension dramatique jusqu’au bout, au détriment de la fin conventionnelle et traditionnelle. Il y a des larmes, de la sueur et une catharsis indéniable dans le déroulement du récit menant à l’acmé. Une vraie tragédie humaine qui ne sent pas l’illusion et le pathos.

Christophe Barratier filme des conflits générationnels ou des fresques sociales. Ici, il offre une histoire simple entre deux êtres que tout opposait. Un film sur l’amitié et la réparation.

Victor Belmondo crève l’écran aux côtés de YOANN ELOUNDOU, qui joue sa partition sans fausse note. Ornella Fleury est touchante et illumine l’écran.

Crédit photographique : Julien Panié • Pathé France