Birds Of Prey, la rupture


Beaucoup diront que Birds Of Prey est un raté sans chercher à développer le fond de leur pensée.
Pour nous ce film répond surtout à des demandes techniques et juridiques tout en essayant de vivre au mieux sa rupture avec l’univers étendu. Malgré plusieurs analogies aux films précédents et aux différents personnages du Batman, Birds Of Prey est surtout le film de l’indépendance et de l’émancipation d’un personnage. Même si ce film cherche à se détacher de son univers, il conserve encore les codes et ce thème dramatique issus de l’univers de Batman, ce thème musical utilisé dans le Batman V superman à chaque apparition de l’homme de la nuit.

L’abus du terme badass n’aide pas, de nos jours ce terme n’a plus autant d’impact et l’utiliser sans cesse dans la promo n’aide pas, nous ne sommes pas aussi crédules qu’il y paraît, même si nous donnons l’impression de consommer beaucoup de films grand public c’est surtout pour répondre à une demande.
Ce qui nous fait penser que dire « mauvais film » n’est pas correcte, il n’y a pas de mauvais films mais des films qui n’ont pas encore trouvé leur public.

Birds Of Prey est donc l’histoire de la rupture d’Harley avec le Joker! Mais aussi le film sur une héroïne qui n’aura surement pas de continuité ou de suite, car l’ambiance actuelle chez DC est au reboot, un reboot de l’univers étendu qui se fait encore à reculons puisque le succès d’Aquaman débouchera à une suite… Et que Wonderwoman va également avoir d’autres suites… Seul Batman semble sombrer dans les ténèbres de l’oubli alors que Ben Affleck avait encore beaucoup à donner au personnage. Il est toujours triste de voir disparaitre un duo acteur-personnage, souvenez-vous de Brandon Routh qui n’a jamais pu vraiment dire au revoir à Superman… Mais qui a malgré tout eu la chance de pouvoir lui faire ses adieux dans l’univers étendu DC visible sur la CW.

Dans l’ensemble, ce film n’apporte pas grand chose à l’univers DC et nous fait regretter la série des années 2000 qui n’était pas si mauvaise tout compte fait! Les personnages secondaires ne sont pas suffisamment développés comme Black Canary qui est esquissée, mais sans plus, pourtant on sent vraiment une envie de faire de son mieux dans la manière de jouer de l’actrice… On ressent une tentative de créer quelque chose avec elle, mais c’est tout! On s’arrête en surface. En sortant de la salle nous avons surtout l’impression d’assister à un gros essai cinématographique surfant sur la vague #metoo , mais en incluant les codes de DeadPool, mais sans la qualité scénaristique. Suicide Squad avait le mérite d’avoir une identité visuelle qui allait jusqu’au bout de ses convictions. Ici, Harley prend trop de place et ne permet pas au groupe d’exister. On n’oublie pas d’évoquer son méchant Blackmask, il est ridicule, il est trop dans le contrôle alors que Suicide Squad transpirait la folie et le sadisme. Cette suite ne transpire pas, elle est moite, elle ne va jamais jusqu’au bout de ses idées et reste trop souvent dans la retenue.

Birds of prey

Un film #Metoo et une scène de viol

Le passage du viol dans Birds of Prey est banalisé de manière à choquer le public. Dans ce cas précis, il est montré quelque chose de choquant mais la réalisatrice décide de ne pas développer ni rajouter une dose de moral. Pour que le public, c’est un électro-choc, il se dit inconsciemment « Putain il va abuser d’elle et c’est normal….?« .  Et ce choix fonctionne, la preuve en sortant de la salle tout le monde en parle. Il n’y a pas plus efficace que de passer sous silence l’insoutenable au cinéma, c’est le même principe qu’un crime se déroulant en hors-champ, l’esprit du spectateur fera le reste. Même si dans ce film on critique souvent le fait que la réalisatrice n’a pas suffisamment développer certains passages ou pistes, lorsque l’on évoque de manière concrète le viol, cela est fait de manière à retourner le cerveau du spectateur qui finalement se pose des question sur le but du ton utilisé durant tout ce film. On ne développe pas ce qu’on dénonce pour démontrer que comme c’est déjà banalisé par tout le monde, il est inutile de s’y attarder puisque c’est normal.

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