Daniel b – Nobody

Il y a chez Daniel B quelque chose de profondément humain, de viscéralement proche, qui dépasse les mots : une manière douce et désarmante de saisir les instants flous que chacun traverse sans toujours savoir les nommer. Ancré dans une folk indie minimaliste, ce musicien slovaque compose depuis sa chambre des chansons comme des silences pleins, des respirations intimes dans le vacarme du monde. Sa mélancolie n’est jamais artificielle : elle naît de ces petites choses simples, souvent invisibles, qu’on enfouit sans bruit dans un coin de soi. C’est ce tremblement discret, cette pudeur qui touche, lorsqu’il parle de doute, d’attente, d’identité flottante. Il ne cherche ni à impressionner, ni à provoquer. Il écrit pour ne pas se perdre, et c’est précisément là que son art devient précieux : dans cette fidélité aux émotions fragiles, aux renoncements discrets, à ce que chacun garde pour soi sans toujours savoir comment l’exprimer.

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Hamish Anderson – Everybody

Guitariste habité, songwriter viscéral, Hamish Anderson incarne cette génération d’artistes pour qui l’héritage blues est un langage, non un carcan. Avec Electric, son troisième album, il signe un retour mature, personnel et vibrant. C’est un disque né du silence imposé par le monde, nourri d’introspection, d’errances émotionnelles et d’un amour intact pour la guitare électrique. Parmi ses titres, “Everybody” s’impose comme une bulle d’humanité : une chanson douce-amère, universelle, qui parle à ce qu’il reste de nous quand tout vacille.

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Parts & Spares – I’m all good, babe

“I’m All Good, Babe” est une chanson indie pop aux accents folk et soul, signée par le trio londonien Parts & Spares. Sur une rythmique douce et un groove feutré, le morceau évoque ces instants où l’on fait semblant d’aller bien, tout en glissant, malgré soi, vers quelque chose de plus profond. D’un ton à la fois pudique et espiègle, la voix chaleureuse de Frida Jones donne vie à ce récit intime, entre détachement affiché et attachement naissant. Derrière cette façade de cool se cache un trouble sincère, celui qui naît quand le cœur refuse de rester en retrait.

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Jetlagged – Tree of life

Le groupe allemand Jetlagged revient avec Tree of Life, une chanson indie folk puissante et poétique, qui explore les grandes questions de l’existence. Porté par une atmosphère dense et une guitare acoustique vibrante, le morceau parle du temps qui passe, de ce qu’il reste de nous, et de la trace qu’on laisse. Entre symbolisme naturel et émotion contenue, le titre s’adresse autant aux rêveurs qu’aux âmes sensibles à la beauté fragile de la vie.

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Ginger Winn – Main Character Syndrome

Imaginez si Fleetwood Mac avait débuté en 1994. C’est dans cette veine que Ginger Winn trace son chemin : entre harmonies éthérées, guitares ciselées et sincérité brute. Après un premier album lumineux, elle revient avec Main Character Syndrome, un single aux allures pop rock mordantes, extrait de Freeze Frame. Portée par une voix à la fois douce et assurée, elle explore les recoins de l’âme, là où l’isolement côtoie le besoin de se relever. Enregistré sous la neige, le morceau mêle froid extérieur et feu intérieur, révélant une artiste capable de transformer l’intime en universel. (Fleetwood Mac, groupe anglo-américain formé en 1967, est célèbre pour son rock émotionnel et l’album culte Rumours (1977).

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Steven Abrams – In The Stars

Avec In The Stars, Steven Abrams livre une chanson chargée d’émotion, née d’un parcours profondément humain. Après avoir perdu sa femme, ce songwriter expérimenté a dû réapprendre à tisser des liens, jusqu’à croiser une âme qui ravive en lui l’idée que l’amour peut renaître. Ce morceau, délicat et lumineux, incarne cette quête sincère de connexion, d’espoir et de résilience. Auteur depuis plus de vingt ans, Steven Abrams n’est pas un interprète, mais ses compositions trouvent leur force dans une authenticité touchante, pensée pour exister autant dans l’intime que dans l’image. Aujourd’hui, il se consacre pleinement à la production de sa musique pour la partager et l’ouvrir à de nouveaux horizons, notamment dans le monde de la synchro.

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Talking Nerves – These Cold Days

Talking Nerves, auteur-compositeur-interprète allemand, mêle vécu intime et fragments fictionnels pour toucher au plus juste. Avec une écriture à fleur de peau et des arrangements portés par une mélancolie douce, il explore cette zone sensible où les émotions prennent corps. Après un premier extrait remarqué, « Below My Feet », dévoilé en amont de son EP sorti en février 2024, l’artiste poursuit son chemin avec « These Cold Days », un nouveau titre qui confirme sa manière unique de faire vibrer l’intime sans jamais sombrer dans le pathos.

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The Reflections – Inner Child

Come alive, my inner child.” Avec cette simple injonction, The Reflections réveillent en nous une part enfouie : celle de l’élan, de la candeur, de la croyance sincère en des lendemains meilleurs. Dans un monde qui étouffe souvent les élans du cœur, ce morceau agit comme un rappel tendre et lucide : et si notre vraie force résidait dans ce que nous avons laissé derrière nous ? Un retour à l’essentiel porté par les harmonies douces et introspectives de deux frères jumeaux, Tim et Dan, qui signent là une ballade indie touchante et résolument humaine.

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Brendon – Nothing’s Changed

Brendon, figure discrète, mais marquante du folk britannique depuis les années 70, revient avec Nothing’s Changed, un morceau à la fois intime et engagé. Connu pour sa voix grave et sincère, il livre ici une ballade folk aux allures de manifeste, portée par une mandoline lumineuse et une production sobre signée Fiachra Mac Oireachtai. Inspiré par une mémoire partagée avec Joan Baez et un regard lucide sur notre époque, Brendon oppose la douceur mélodique à un constat amer : malgré les décennies, certaines injustices restent inchangées.

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The Sonic Trees – The Silence Never Grows Old

The Silence Never Grows Old s’inscrit comme un fragment suspendu de l’album Midlife:Crisis de The Sonic Trees, formation berlinoise entre new wave et synth-pop introspective. Sur une ligne mélodique glacée, mais vibrante, le groupe questionne l’identité, le vide, et ce besoin humain de sens dans un monde figé. Cette chanson, à la fois fragile et lucide, explore l’existence comme une boucle silencieuse, où l’émotion se dilue dans le temps, et où l’on cherche encore, à tâtons, une vérité qui ne s’attarde jamais.

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Anders Ladegaard – The Place We Go

Sous ses textures ouatées et ses échos rêveurs, The Place We Go d’Anders Ladegaard s’impose comme une caresse musicale pour les âmes sensibles. À la fois artiste visuel, compositeur et conteur, Anders Ladegaard transforme l’indie pop en terrain d’introspection douce, où chaque image devient émotion. À l’image de son parcours riche, entre graphisme, design sonore et poésie visuelle, cette chanson parle autant aux cœurs qu’aux regards. C’est un morceau qui enveloppe, rassure et questionne, parfait pour les moments suspendus où l’on cherche un sens aux silences.

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Cranky de Patrick Manian : un album sincère, rock et bouleversant entre errance, folk et spiritualité

Il y a des albums qui cherchent à séduire, et d’autres qui prennent leur temps pour se dévoiler. Cranky, c’est un peu ça : un disque aux multiples visages, qui ne cherche pas l’uniformité, mais l’intime, le vrai, l’éraflé. On y entend du rock, de la folk, un peu de synthé, mais surtout beaucoup d’âme. Chaque titre semble venir d’un endroit différent — émotionnel, géographique, parfois spirituel. Et c’est justement cette variété assumée qui rend l’écoute précieuse. L’album se découvre comme un carnet de route intérieur, sincère, personnel, et souvent bouleversant. Il y a de belles surprises, des ruptures de ton, des instants suspendus. Un disque qui ne triche pas.

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Skinny Dippers – I Just Can’t Help Feeling Curious

Avec I Just Can’t Help Feeling Curious, Skinny Dippers nous offre une plongée sensorielle dans les failles du lien amoureux. Envoûtante dès les premières notes, la chanson mêle folk intimiste et textures indie rock pour traduire le vertige des sentiments lorsqu’un couple avance vers quelque chose de plus profond, plus engageant. Ryan Gross, le cerveau du projet, capte ici ce moment fragile où l’intuition prend le pas sur la parole, où l’on devine plus qu’on ne comprend. C’est ce trouble-là que la musique rend palpable, tout en subtilité.

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Devons – HEALERS

Avec « HEALERS », le groupe mexicain Devons rend hommage au rôle invisible mais essentiel des musiciens dans nos vies. À travers une chanson aux accents lumineux et rétro, ils rappellent que derrière chaque moment fort — premier amour, mariage, tristesse ou victoire — il y a toujours une chanson en fond, une vibration qui accompagne, soutient, soigne. Les musiciens deviennent alors ces « guérisseurs du cœur », discrets mais présents, qui marquent nos souvenirs sans bruit. Formé par Luis Fonsur, Robert Díaz et Margott, Devons s’inspire du rock britannique pour créer un son puissant et chaleureux, à la croisée de la nostalgie et de la modernité.

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The Boheme – Always Out At Midnight

The Boheme, c’est un quatuor néerlandais formé des frères Gabriël (batterie) et Léon Huisman (chant, guitare), rejoints par Nigel de Vette (guitare) et Dex de Fijter (basse). Leur rock, brut mais jamais brouillon, puise dans l’énergie de The Jam, des Libertines ou des Arctic Monkeys, tout en gardant une signature urgente et personnelle. Leur nouveau titre « Always Out At Midnight », mixé par Barny Barnicott, amorce un virage plus affirmé vers une esthétique britannique. Un son élégant, entre chaos maîtrisé et fiction à fleur de peau.

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Meg Whalen – The Break

Meg Whalen poursuit son chemin singulier avec The Break, un titre qui marque un tournant dans sa jeune carrière de songwriter folk-rock. Révélée depuis 2018 par une série de morceaux introspectifs, elle atteint ici une forme de maturité rare, mêlant dépouillement et puissance sans jamais forcer le trait. Là où ses précédents titres laissaient entrevoir une écriture sensible, ce nouveau single s’impose comme une œuvre de pleine maîtrise émotionnelle. Écrite en hiver, dans une solitude assumée, The Break tranche avec les codes habituels du genre : pas de plainte, pas d’épanchement. Juste une mise à nu feutrée, presque désincarnée, qui en dit long sans en faire trop. Un point d’équilibre précieux dans sa discographie.

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Late Runner – Bag of Memories

Avec You’re an Animal (Expanded Edition), Late Runner ne se contente pas de prolonger son deuxième album : il l’enrichit, le complète, l’approfondit. Derrière ce projet, on retrouve Asger Tarpgaard, ancien prodige du powerpop danois, désormais artisan d’un indie-pop introspectif, mélodique et résolument adulte. Entre folk lumineux, ballades nu-disco et échos 70’s, cette réédition dévoile une galerie de morceaux inédits, dont Bag of Memories, une ballade estivale chargée de spleen, entre George Harrison, Mercury Rev et l’ombre tendre de Lennon. Une collection qui sonne comme un album à part entière, à la fois élégant et mélancolique, pensée pour ceux qui savent que le passé ne revient jamais… mais qu’on peut toujours l’écouter différemment.

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Hughes & Dixon – Ride

Avec Songs for a Dupont Café, Hughes & Dixon signent un album intime, bricolé à la maison, mais traversé d’une sincérité rare. Enregistré en 2002 dans le home studio de Hughes, ce disque explore la fragilité et l’instinct brut de la création, entre expérimentations sonores artisanales et recherche d’un équilibre émotionnel pur. Le duo s’appuie sur les riffs subtils et habités de Hughes, auxquels répondent les textes finement ciselés de Dixon. Parmi les morceaux marquants, Ride, quatrième piste de l’album, s’impose comme une ode au voyage intérieur à travers les paysages du quotidien. Derrière sa légèreté apparente, ce titre recèle une profondeur poétique inattendue — c’est ce que nous allons explorer.

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This Party de Morningless : la fête comme miroir de l’âme

Nous suivons cet artiste depuis l’année du confinement, et même libérés, nous sommes encore heureux de l’avoir fait entrer dans notre vie. Il y a chez Morningless une sincérité rare, une lumière discrète qui éclaire les jours gris et apaise les nuits trop bruyantes. Derrière ce nom, une vie entière se raconte par petites touches, entre souvenirs de jeunesse, projets artisanaux et élans du cœur. Ce n’est pas seulement de la musique, c’est un fil tendu entre les années, entre l’adolescent qui rêvait de pop et l’adulte qui compose pour ceux qu’il aime. Une trajectoire honnête, sans éclats forcés, mais traversée de magie. This Party est le versant Rock de l’univers de cet artiste suisse !

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Girl Time – Crack in the Screen

Écrite et enregistrée en une seule journée, Crack in the Screen est une chanson brute, directe, née d’une rupture encore fraîche. Girl Time y livre un moment suspendu, où l’émotion affleure sans fard, portée par un solo de guitare signé Aaron Mullan, venu renforcer l’intensité à mi-parcours. L’univers visuel, imaginé par Milana, la sœur du chanteur, complète ce tableau intime. Originaire de Californie, le duo frère-sœur mêle avec subtilité dream pop, lo-fi et indie rock, avec des harmonies aériennes et des riffs simples, mais poignants. Une musique où chaque détail résonne longtemps.

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Goldilocks – Same Old War : affronter ses démons sans détour

Avec Same Old War, la jeune artiste Goldilocks livre un morceau viscéral, sombre et incandescent, où chaque vers semble se battre contre lui-même. Entre rock alternatif et échos emo, cette chanson n’est pas qu’un simple cri : c’est une mise à nu, un face-à-face avec soi dans le miroir brisé des émotions. On y entend les tremblements d’une âme en guerre, comme un vieux combat qui recommence à chaque réveil. Loin d’un exutoire générique, Same Old War affirme une plume personnelle, presque thérapeutique, où la mythologie côtoie l’intime, et où l’on se perd pour mieux se retrouver.

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