Au cinéma ce 10 septembre 2025- Nos coups de cœur à ne pas manquer : Une place pour Pierrot, Conjuring L’heure du jugement


Sorties cinéma du 10 septembre 2025 : trois films s’imposent comme nos coups de cœur. Une place pour Pierrot, premier long-métrage d’Hélène Médigue, bouleverse par son humanité et son plaidoyer pour la dignité. Conjuring : L’Heure du Jugement conclut la saga horrifique des Warren avec intensité et émotion. Enfin, Exit 8, encore en salle, hypnotise par son horreur existentielle et sa lucidité glaçante.


La semaine du 10 septembre 2025 regorge de pépites pour les cinéphiles. Entre le regard intime et universel d’Hélène Médigue dans Une place pour Pierrot, la conclusion magistrale de Michael Chaves avec Conjuring : L’Heure du Jugement, ou encore le cauchemar philosophique de Exit 8 toujours à l’affiche, le cinéma s’impose comme un terrain d’émotions fortes. Autour de ces coups de cœur gravitent également Downton Abbey : Le Grand Final, Libre Échange et Premières classes, autant d’occasions de varier les plaisirs et de se laisser porter par des récits intenses et singuliers.

Une place pour Pierrot | 10 septembre 2025

Comédie dramatique | De Hélène Medigue |
Note : 5/5 • Notre avis • Coup de cœur

Dans Une place pour Pierrot, Hélène Médigue signe un premier long-métrage de fiction profondément humain, porté par Marie Gillain et Grégory Gadebois. Inspirée de son histoire personnelle, elle aborde l’autisme comme une porte d’entrée vers une réflexion universelle sur l’altérité et la place de chacun. Le film dénonce un système français qui privilégie la sédation et la surmédicalisation, faute de formation et de moyens, réduisant les personnes neuro-atypiques à des silhouettes amorphes. Abandonnés dans des structures défaillantes, beaucoup subissent abus et maltraitances. Mais le récit ouvre aussi des perspectives d’espoir : rencontres solidaires, environnement adapté, initiatives inspirantes comme l’agroécologie. La musique, entre la reprise intimiste de Fly me to the moon et le refrain thérapeutique Ce n’est rien de Julien Clerc, accompagne cette traversée. Plus qu’un film sur l’autisme, c’est un plaidoyer vibrant pour la dignité et la solidarité, où la différence devient richesse partagée.

Une place pour pierrot © 2024 Nord-Ouest Films – Christophe LARTIGE

Downton Abbey : Le Grand Final | 10 septembre 2025

Comédie dramatique | De Simon Curtis |
Note : 3/5 • Notre avis

Avec Downton Abbey 3 : Le Grand Final, Julian Fellowes et Simon Curtis signent une conclusion élégante et cohérente. Le film reste fidèle à l’univers de la série, en mêlant intrigues intimes et bouleversements sociaux. Mary, fragilisée par son divorce, incarne la transition d’une génération qui doit assumer l’avenir du domaine, tandis que Robert comprend qu’il est temps de passer le flambeau. Le récit met en scène la chute progressive de la noblesse et l’émergence de nouveaux bourgeois, le tout dans un rythme feutré et théâtral, où chaque apparition mondaine devient une pièce jouée au détriment du vrai. Ascot, le bal Petersfield et la Foire régionale illustrent cette mise en scène des classes, opposée à l’authenticité populaire. Un film pensé pour les fans, hommage vibrant à Maggie Smith et chant du cygne d’une saga désormais culte.

Conjuring : l’heure du jugement | 10 septembre 2025

Horreur | De Michael Chaves |
Note : 5/5 • Notre avis • Coup de cœur

Conjuring : L’Heure du Jugement – Une conclusion à la hauteur d’une saga légendaire. Avec ce dernier opus, Michael Chaves signe une conclusion à la fois terrifiante et bouleversante. Ed et Lorraine Warren, rejoints par leur fille Judy (Mia Tomlinson) et Tony (Ben Hardy), affrontent l’affaire Smurl, inspirée de faits réels. Entre frayeurs glaçantes et drame familial, le film rend hommage à l’humanité du couple, tout en réaffirmant l’ancrage émotionnel de la saga. Soutenu par un casting solide et une mise en scène maîtrisée, ce neuvième volet clôt une franchise culte avec intensité et élégance, laissant planer une dernière ombre, inoubliable.

Mia Tomlinson Conjuring
Mia Tomlinson – Conjuring : l’heure du jugement – © 2025 Warner Bros. Entertainment Inc. All Rights Reserved.

Premières classes | 10 septembre 2025

Documentaire | De Kateryna Gornostai |
Note : 4/5 • Notre avis

Avec Premières classes, Kateryna Gornostai signe un documentaire d’une intensité rare. En filmant l’école comme un espace fragile de résistance, elle capte la tension permanente entre l’innocence enfantine et le bruit de la guerre. Chaque plan révèle une dignité bouleversante : des cours interrompus par les alertes, des bals de fin d’année en apparence insouciants, des enseignants qui continuent coûte que coûte. La dédicace au frère de la réalisatrice donne une profondeur intime à ce témoignage collectif. Plus qu’un film sur l’Ukraine, c’est une ode universelle à l’éducation comme dernier rempart face au chaos.

Libre échange | 10 septembre 2025

Comédie dramatique | De Michael Angelo Covino |
Note : 5/5 • Notre avis

Avec Libre Échange, Michael Angelo Covino signe une comédie satirique qui scrute nos contradictions modernes face au couple et à l’amour. Dakota Johnson incarne une figure faussement solide, tandis qu’Adria Arjona traduit l’ambivalence affective. Le film met à nu l’illusion du couple libre : une promesse de liberté qui cache jalousie, peur de l’abandon et déséquilibre émotionnel. On rit beaucoup, grâce à un humour absurde et des images fortes, mais la lucidité frappe : Le fils dit qu’on ne connait la valeur d’une chose qu’une fois cassée, une belle analogie à la perte qui nous place face à nos responsabilités dans nos échecs relationnels. Let Her Go de Passenger résonne comme une morale universelle. Un film drôle, cruel et tristement vrai sur notre époque.

Encore en salle

Ciudad Sin Sueño | 3 septembre 2025

Drame | De Guillermo Galoe |
Note : 4/5 • Notre avis

Présenté à la Semaine de la Critique au Festival de Cannes 2025 – Ciudad Sin Sueño, Guillermo Galoe offre un regard brut et poétique sur une jeunesse invisible. Celle coincée entre les ruines d’un monde, qui s’efface et l’illusion d’un avenir incertain. Un film qui parle sans discours, où chaque silence hurle plus fort que mille mots.

Ni Dieux, Ni Maitres | 3 septembre 2025

Drame | De Éric Cherrière |
Note : 3,5/5 • Notre avis

Ni Dieux Ni Maîtres se distingue par sa manière d’aborder les rapports de domination à travers un cadre médiéval à la fois cru et poétique. Éric Cherrière choisit le droit de cuissage comme métaphore centrale : un geste d’oppression qui illustre la brutalité du pouvoir, incarné par Ocam, seigneur interprété par Pascal Greggory. Cette violence n’est jamais filmée comme un simple choc, mais inscrite dans une atmosphère plus large, faite de clairs-obscurs, de silences et d’une lenteur volontaire qui impose au spectateur le temps de réfléchir. La photographie sombre, les décors dépouillés et la mise en scène minimaliste donnent à cette barbarie une résonance symbolique : elle ne parle pas seulement du Moyen Âge, mais de toutes les sociétés où les plus forts s’approprient la vie des plus faibles. Dans ce climat d’oppression, les villageois oscillent entre peur et dignité, rappelant que même dans l’asservissement, la résistance est possible. Par ce choix, Cherrière ne signe pas une reconstitution, mais une fable universelle où la domination des corps devient métaphore d’un ordre social à la fois ancien et terriblement contemporain.

Fils de | 3 septembre 2025

Comédie dramatique | De Carlos Abascal Peiró |
Note : 5/5 • Notre avis

Fils de, premier long métrage de Carlos Abascal Peiró, est une satire politique haletante qui oppose héritage familial, ambitions contrariées et luttes de pouvoir. Le film suit Nino, attaché parlementaire incarné par Jean Chevalier, véritable révélation, chargé de convaincre son père Lionel Perrin d’accepter le poste de Premier ministre. Face à lui, Sawsan Abès incarne Malka, journaliste ambitieuse prête à tout pour exister dans un univers médiatique féroce. Entre un père désabusé et un fils en quête de reconnaissance, s’installe un duel générationnel où convictions et exigences d’irréprochabilité s’affrontent. Le récit, rythmé par des rebondissements imprévisibles, dévoile le rapport ambigu entre politique et médias, montrant comment les petits finissent toujours par se faire écraser. Porté par une mise en scène vive et une esthétique hommage aux années 80/90, le film est aussi drôle que dérangeant. Dialogues incisifs, casting choral (François Cluzet, Karin Viard, Alex Lutz), et une bande-son singulière font de Fils de. un manifeste générationnel, ironique et cruel, où la politique se révèle tour à tour tragédie intime et farce sociale.

Exit 8 | 3 septembre 2025

Horreur | De Genki Kawamura |
Note : 5/5 • Notre avis • Coup de cœur

Exit 8 ne fait pas peur par ses monstres, mais par le miroir tendu à notre passivité. L’enfer, ici, c’est notre soumission au conformisme, notre incapacité à agir. À l’image d’un Japon figé dans ses règles, le film dépeint une boucle absurde où obéir apaise, mais n’épanouit pas. Comme Sisyphe, on rejoue sans fin la même scène, sans choix clair, prisonniers d’un faux libre arbitre. Le Boléro de Ravel scande cette boucle hypnotique, tandis que l’ombre de Shining plane. L’horreur n’est pas surnaturelle, elle est existentielle. Exit 8 frappe par sa lucidité : le vrai monstre, c’est l’inaction.

© 2025 Exit 8 Film Partners

En savoir plus sur Direct-Actu.fr le blogzine de la culture pop et alternative

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.

Un commentaire ça aide toujours !

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.