Avec Tomboy, Maia Sharp signe une chanson touchante sur l’identité et l’acceptation de soi. Entre souvenirs d’enfance et affirmation sereine, elle explore les nuances du genre avec une sincérité rare. Une pépite introspective à découvrir d’urgence.

Premier extrait de son dixième album du même nom, Tomboy marque un tournant intime et lumineux dans la trajectoire de Maia Sharp. Né d’un échange complice de photos d’enfance avec sa co-autrice Emily Kopp, ce morceau est bien plus qu’un souvenir tendre : c’est une déclaration de réconciliation avec soi-même. À travers ce titre, l’artiste célèbre enfin cette identité longtemps en tension, oscillant entre fierté et gêne. Avec la même justesse qui traverse toute sa discographie, elle transforme une sensation floue en chanson universelle, simple et bouleversante.

Vivre en n’étant jamais vraiment comme les autres

Dans Tomboy, Maia Sharp explore avec une délicatesse brute le trouble identitaire et l’inconfort silencieux d’être perçue comme “à côté”. C’est une chanson sur les marges, sur les cases qu’on refuse de cocher, sur ces regards qui pèsent et ces non-dits qui sculptent le malaise. Mais loin du constat amer, la chanson révèle la beauté dans cette zone floue, cet entre-deux souvent ignoré. Elle donne chair aux nuances, là où la société réclame du net. C’est ce qui rend cette chanson si précieuse : elle ose ne pas choisir, et c’est ce refus de choisir qui devient une forme d’affirmation de soi.

“Tomboy” ne s’adresse pas à un public en mal de spectacle, elle parle doucement à celles et ceux qui se reconnaissent dans les silences, dans les compromis qu’on fait avec son propre reflet. Le texte esquisse un combat intérieur, pas pour se conformer, mais pour cesser de se faire la guerre. C’est une chanson qui parle d’identité sans dogme, de féminité sans filtre, avec une sincérité poignante. La voix est franche, le propos clair : il n’y a pas de victoire à devenir ce que les autres attendent. C’est dans le doute, dans l’inconfort assumé, que naît une forme de paix. Tomboy, c’est une main tendue vers ceux qui se tiennent “au milieu”, et qui, pour une fois, ne sont pas seuls.