The Boheme, c’est un quatuor néerlandais formé des frères Gabriël (batterie) et Léon Huisman (chant, guitare), rejoints par Nigel de Vette (guitare) et Dex de Fijter (basse). Leur rock, brut mais jamais brouillon, puise dans l’énergie de The Jam, des Libertines ou des Arctic Monkeys, tout en gardant une signature urgente et personnelle. Leur nouveau titre « Always Out At Midnight », mixé par Barny Barnicott, amorce un virage plus affirmé vers une esthétique britannique. Un son élégant, entre chaos maîtrisé et fiction à fleur de peau.

Du Rock comme on l’aime !

La chanson « Always Out At Midnight » de The Boheme plonge dans une ambiance crépusculaire où les sentiments prennent la forme de figures troubles, à mi-chemin entre le rêve, le cauchemar et l’appel du vide. Ce qui frappe ici, c’est cette manière très personnelle de représenter les émotions à travers une imagerie quasi fantastique : plutôt que d’exposer la douleur ou la tentation de manière frontale, l’artiste convoque une figure mystérieuse, insaisissable, qui incarne la part sombre et séduisante du désir, celle qui nous hante à l’heure où tout vacille. Ce « il » symbolise autant la solitude que le besoin d’être vu, désiré, consumé. On est dans une narration qui fait le pont entre la peur d’aimer et le vertige d’exister.

Ce traitement symbolique donne une profondeur rare au vécu émotionnel : ce n’est plus juste une chanson sur l’attente ou l’obsession, c’est un voyage sensoriel dans une psyché tiraillée, pleine d’ombres mouvantes. Les éléments fantastiques — silhouettes nocturnes, créatures rampantes, lumières aveuglantes — traduisent l’état intérieur du protagoniste mieux que ne le feraient des mots directs. The Boheme n’évoque pas le quotidien en termes réalistes, mais le sublime en un conte moderne, une sorte de fable gothique intime. Et c’est dans cette forme distordue que l’émotion devient authentique. Car à travers l’étrange, il touche juste.