La Japan Expo 2025 s’annonce déjà comme un rendez-vous immanquable pour les passionnés de manga et de fantasy. Cette année, les éditions Kurokawa créent l’événement en accueillant Tohru Kuramori, l’auteur du très attendu CENTURIA, un manga de dark fantasy puissant et prometteur, à découvrir en librairie dès le 26 juin.
Nommé aux Next Manga Awards 2024 dans la catégorie Meilleur manga Web, CENTURIA nous plonge dans un monde brutal où l’esclavage est monnaie courante et où la liberté semble n’être qu’un mirage. Le héros, Julian, un jeune clandestin, se retrouve investi d’un pouvoir mystérieux : celui des cent esclaves avec lesquels il embarque. Parmi eux, Mira, une femme enceinte qui voit en Julian un espoir inattendu. Mais les eaux qu’ils traversent sont maudites, et le destin n’a pas dit son dernier mot…
Avec un format seinen à 7,95 € pour 192 pages d’une aventure saisissante, CENTURIA marque l’entrée en scène française de Tohru Kuramori, déjà salué pour sa maîtrise de l’ambiance et de la narration.
📅 À ne pas manquer : la conférence de Tohru Kuramori le jeudi 3 juillet à 11h15 sur la scène Kuri, pour une plongée dans les coulisses de l’univers de CENTURIA, son processus créatif, et peut-être quelques révélations exclusives sur la suite… Ce passage à Paris est une occasion rare de rencontrer un auteur en plein essor, à l’univers déjà marquant.
En mêlant action, émotion et une réflexion sombre sur la liberté, CENTURIA s’annonce comme l’une des grandes nouveautés manga de l’été. Préparez vos stylos, vos micros… et vos émotions.
Centuria de Tohru Kuramori | Un sommet de la dark fantasy contemporaine
Caractéristiques du Dark Fantasy dans le manga en 2025
En 2025, la dark fantasy dans le manga se distingue par une intensité visuelle extrême (noirs profonds, détails baroques), des récits où le surnaturel est lié à la souffrance humaine, et une violence omniprésente mais porteuse de sens. Les héros sont souvent brisés, porteurs d’une faille ou d’une dette morale. L’espoir, s’il existe, ne vient que par le lien fragile entre les êtres. Thématiques centrales : survie, sacrifice, mémoire collective, monstruosité de l’humain. Héritière de Berserk, Claymore ou Devilman, la dark fantasy 2025 se veut plus introspective, plus politique et profondément existentielle.
Centuria de Tohru Kuramori s’impose comme un paroxysme du dark fantasy dans le manga contemporain, par la radicalité de son univers, la densité de sa violence et la profondeur de ses enjeux humains et philosophiques. Plusieurs éléments convergent pour faire de cette œuvre un jalon marquant du genre, à la fois héritier et renouvellement des codes établis par des titres comme Berserk ou Claymore.

© CENTURIA©2024 by Tohru Kuramori / SHUEISHA Inc.
1. Une noirceur sans concession, héritée mais renouvelée
Dès les premières pages, Centuria plonge le lecteur dans un monde impitoyable, où la cruauté humaine rivalise avec la brutalité du surnaturel. L’histoire s’ouvre sur un massacre d’esclaves, acte fondateur qui donne le ton : ici, la mort est omniprésente, sale, sans héroïsme ni rédemption immédiate. La violence n’est jamais gratuite : elle s’inscrit dans une logique de survie et de domination, accentuée par un dessin dense, baroque, où le noir profond domine chaque planche. Cette esthétique visuelle, évoquant parfois Lovecraft, sert à matérialiser la terreur et l’étrangeté, mais aussi la fragilité de la lumière humaine dans un monde d’horreur.
2. L’humanité au cœur de la ténèbre
Là où Centuria marque une rupture et atteint un sommet, c’est dans sa capacité à faire émerger l’humanité au sein même de l’horreur. Le récit ne se contente pas d’opposer monstres et humains, il explore la dualité de la nature humaine : la solidarité naît au cœur de la servitude, la compassion survit dans la misère. Julian, le protagoniste, n’est pas un simple vengeur ou un héros musclé ; il est un adolescent brisé, qui découvre la bonté chez ceux qui n’ont plus rien. Le manga interroge la confiance, la peur de l’autre, la possibilité de tisser des liens dans un monde où tout pousse à la méfiance et à la haine. Cette dimension philosophique, qui oppose la lumière ténue de l’espoir à la nuit de la désespérance, confère à l’œuvre une portée universelle et une modernité rare dans le genre.
3. Un traitement du surnaturel et du sacrifice
Le pacte surnaturel qui fonde le destin de Julian — recevoir la force et les vies de cent esclaves massacrés — n’est pas qu’un artifice scénaristique : il incarne le poids de la mémoire, la dette envers les morts, la responsabilité de vivre pour ceux qui n’ont pas survécu. Cette thématique du sacrifice, centrale dans la dark fantasy, est ici poussée à son extrême : chaque pouvoir, chaque victoire, chaque espoir est payé du prix du sang et du deuil. Le surnaturel, loin d’être une échappatoire, devient le miroir de la condition humaine, de la culpabilité et de la résilience.
4. Un impact générationnel et critique
Centuria n’est pas seulement une réussite esthétique ou narrative : il s’impose déjà comme un phénomène éditorial, salué par la critique et adoubé par des auteurs majeurs de la nouvelle génération. Sa nomination aux Next Manga Awards et son succès sur les plateformes numériques témoignent de sa capacité à toucher un public large, tout en renouvelant les codes du dark fantasy pour une génération post-Berserk.
Centuria pousse la dark fantasy à son paroxysme en conjuguant noirceur radicale, violence graphique, questionnement existentiel et exploration de la lumière humaine dans les ténèbres. Il s’impose ainsi comme une œuvre pivot, à la fois hommage et dépassement des classiques du genre, et un miroir des angoisses contemporaines.
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Une réflexion sur “Le mangaka Tohru Kuramori à Japan Expo pour la sortie de CENTURIA | Centuria ou le paroxysme du Dark Fantasy”